La Poète a un ami qui s’appelle
Bite-Bleue. C’est un chat à tête
d’homme. Il grimpe sur ses
genoux et lui rapporte des
mulots. Elle les trempe dans
l’huile et les avale d’un coup.
Elle les trempe dans l’eau et il
en sort deux corbeaux (Edgar
Poe en devient malade).
La Poète travaille à ses poèmes.
Un livre de 214 poèmes. Ce
Qu’elle appelle « poème ».
Chaque poème correspond à un
os de son corps. Elle envisage
en fin de livre la reproduction
de son squelette avec les flèches
renvoyant aux titres des
poèmes. Puisque son livre est
son corps.
La Poète rêve qu’elle surphrase.
Cette notion de surphrase
rejoint non pas un état de
surface mais plutôt une sorte de
surchauffe. Pourtant il ne s’agit
pas d’introduire un système de
refroidissement. Plutôt accepter
la désagréable impression
d’aller au-delà d’un piège. Une
forêt ne convenant ni à ses
forces ni…
La Poète allait écrire ce qu’elle
cherche mais elle ne cherche
rien de précis. Elle cherche.
C’est tout. Une forme. Et elle
sait qu’en public elle ne doit
jamais donner l’impression de
sa faiblesse ni de sa peur. Aussi
sec, le mot peur se remplit
comme un verre. Déjà elle boit.
Elle est en train de le boire.
Liliane Giraudon, La Poétesse, « Ma chérie je t’ai fait des phrases trouvées partout », p. 41-42, POL, 2009.
Cessez d'emmerder l'homme!! Allons!!!
(Et que je te questionne, et que je te réponds, et que je te questionne et que tu me répons (3000 avanr JC on finit par se tutoyer.)
Bon, je ne vous apprends rien. A l'heure où je parle je n'entends que les odeurs du sommeil.
Je vous salue encore - et à jamais.
@ Depluloin : Puisque vous me proposez si gentiment de vous charger du ménage et de la garderie...