Couperin me flanque le blues aujourd’hui quand je l’écoute jouer par un petit garçon quasi sépia qui vient de tirer sa révérence de blogueur jusque là quotidien ou presque, quotidienne ou presque aussi ma lecture matinale depuis le début de ces
Idées heureuses. Bien sûr, même si le projet et les raisons sont tout autres, cet arrêt fait écho pour moi à celui tout récent de Zazieweb.
Et il y a eu des précédents récents comme celui de Sébastien Smirou
chez qui j’allais aussi assez souvent, avec l’impression de voir ce
qu’il voulait dire. Par superstition je ne nommerai pas d’autres blogs qui me sont chers et dont le ralentissement m’inquiète.
Chez Didier, je suis allé manifester, tambouriner contre
la porte en pure perte, mais c’était surtout par goût du scandale.
Car au fond, je le comprends parfaitement. Le blog, et ce qu’il y a
autour, prend un temps considérable, surtout pour ceux qui
n’en ont pas. D’ailleurs, si j’en tiens un, c’est aussi pour
m’empêcher d’avoir le temps d’écrire, en écrivant quand même (c’est un
peu long à expliquer pour aujourd’hui). Il arrivera un jour où
j’aurai envie de reprendre ce temps, à ce moment-là il faudra bien
au moins ralentir les Hublots, voire… Mais pour le moment, égoïstement, les Idées heureuses
vont vraiment me
manquer. Tiens, coïncidence : le livre que je suis en train de lire,
qui traîne un peu par manque de temps justement mais ce n’est pas plus
mal – ça fait durer le cauchemar –, c’est là que
j’avais trouvé l’idée de sa lecture. On a, pour alimenter ses
lectures, besoin d’un réseau d’informateurs, on se le fait petit à
petit, ça prend du temps mais ça marche. Si mes lectures actuelles
sont beaucoup moins souvent décevantes qu’il y a sept ou huit ans,
c’est juste pour ça. Si tout le monde s’arrête (j’allais dire « me
lâche »), j’aurai moi-même beaucoup de mal à
emmerder Loïs (connaissez-vous cette expression locale et
pittoresque qui signifie : « susciter des envies (de lecture, s’entend)
difficiles à réprimer » ?). Et puis
on va vraiment se sentir tout seul. Car, pour revenir à l’hécatombe,
François (M) le disait hier chez François (B), ça ressemble à une épidémie. Mettez vos masques avant d’aller surfer.
Enfin, si c’est pour donner un petit frère à Hoffmann à Tôkyô et à Treize mille jours moins un, ça vaut quand même la peine que les Idées heureuses s’arrêtent. Qui les lira ne saurait en douter. Le blogueur, en tout cas celui-là, est aussi un
écrivain.
Faut pas croire, moi aussi ça va me manquer - même si pour l'instant, je dois l'avouer, je ressens surtout du soulagement, quelque chose de très joyeux. Enfin libre !
Libre de squatter les zones de commentaire des Hublots, par exemple.
(Le livre, ce ne serait pas Épépé ?)
(Et tu as bien deviné : c'est Epépé, c'est pour moi et je t'en remercie ! J'en dirai sûrement un mot bientôt, si je trouve le temps, et si Overblog veut bien me laisser accéder à mon admistration : voilà deux heures qu'on me dit que mon navigateur n'acceptant pas les cookies, patati patata, alors que je n'ai rien changé du tout. C'est sûrement ta faute !)
Vous n'avez pas saisi. Nous sommes des professionels. Le blog entier se lamente. Mais nous, nous connaissons la bête. Nous ne pleurnichons point. Nous sommes des guerriers. Une de mes équipes est déjà sur place. La suite demain. (Ou sur...)
Ce devait être une lecture tôt le matin ou tard le soir pour avoir sauté cette ligne.