dimanche 18 octobre 2015

Mon jeune grand-père (106)



Bütow, le 25 novembre 1918.
Je m’en doutais. Comme sur la carte du 11 – du 11 novembre 1918 –, l’écriture est d’une grosseur normale. Mais Edmond ne va pas à la ligne.
Mes bien chers Parents,
Nous sommes toujours dans l’attente. Rien de précis n’est venu mettre un terme à notre impatience. Celle-ci arrive cependant à se calmer un peu : on se fait une raison. J’ai reçu hier et avant-hier un important courrier qui y a beaucoup contribué. C’étaient les cartes de papa des 26, 28, 29, 30, 31 oct, les lettres de Maman des 27 et 3, et enfin une lettre de ma tante du 4 novembre. Rien que du courrier d’avant le 11, de pendant la guerre. J’ai reçu un colis le n° 25 ; il était en bon état et le lard a été bienvenu. Le n°25. Edmond prend la peine de le préciser. La mention de ce numéro, c’est la marque de son incertitude : il ne sait pas quand il va pouvoir rentrer. Matériellement, les choses restent inchangées. En attendant le bonheur de vous revoir, je vous embrasse bien fort tous les deux ainsi que Geneviève et Louis et toute la famille.
Votre fils qui vs aime de tout son cœur EAnn
Je retourne la carte. La mention Kriegsgefangenensendung n’a pas changé, non plus que celle d’Offiziergefangenenlager dans l’adresse de l’expéditeur. Tout cela de la main d’Edmond.


2 commentaires:

  1. Il brûle d'impatience Edmond mais il "se fait une raison"... Les détails pratiques aident à maintenir une forme de sérénité vis-à-vis de la famille (et à remplir la carte)...

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