mercredi 7 octobre 2015

Mon jeune grand-père (105 et dernier peut-être)



Cette carte-ci est différente. Enfin, le modèle est le même, mais l’écriture est différente. Elle est d’une taille normale. Il n’y a pas besoin d’un éclairage particulier ni de forcer ses yeux pour la lire. Sur la première ligne, à gauche, il y a écrit :
Bütow, le 11 Novembre 1918
et sur la suivante, à droite :
Mes bien chers Parents,
   Bien que je suppose que cette carte ne vous parviendra jamais, je vous l’expédie  néanmoins pour vous dire que je suis toujours en bonne santé. Je suis au courant des Le début du mot, en fin de ligne, est surchargé, mais la deuxième moitié au début de la ligne suivante me fait deviner événements heureux qui se déroulent. La censure est encore présente, au moins dans la pensée. Tout est calme ici pour le moment et j’attends avec impatience de prendre le train pour la France. Le train. Quel plaisir ce sera de se revoir ! Et ici il y a une chose tout à fait inhabituelle dans les cartes d’Edmond : il va à la ligne. Maintenant que la guerre est finie, il peut aller à la ligne.
J’ai reçu quelques cartes ces jours-ci et je comprends les ennuis que vous cause votre déménagement. J’ai reçu aussi quelques colis. Nous n’aurons pas le descriptif des colis. C’est fini, les colis numérotés, les colis-gare et les colis-poste. Une nouvelle fois, Edmond va à la ligne.
En attendant le bonheur de vs revoir je vous embrasse tous bien fort.
Votre fils qui vs aime de tout son cœur.
EAnnocque
Voilà. J’ai fini. Peut-être.

2 commentaires:

  1. Un "peut-être"! C'est bien de vous,ça, ce "peut-être".....
    On est bien contents quand même même s'il reste tant et tant à faire.... Réparer ce qu'on a si "connement" (je cite Prévert, hein?) massacré, à l'exception des hommes qu'on ne réparera pas.

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    1. C'est vrai. Et c'est vrai que je ne sais pas encore si j'ai fini.

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