Cette carte-ci est différente. Enfin, le modèle est le
même, mais l’écriture est différente. Elle est d’une taille normale. Il n’y a
pas besoin d’un éclairage particulier ni de forcer ses yeux pour la lire. Sur
la première ligne, à gauche, il y a écrit :
Bütow, le 11 Novembre 1918
et sur la suivante, à droite :
Mes bien chers Parents,
Bien que je suppose que cette carte ne vous
parviendra jamais, je vous l’expédie
néanmoins pour vous dire que je suis toujours en bonne santé. Je suis au
courant des Le début du mot, en fin de ligne, est surchargé, mais la deuxième moitié au
début de la ligne suivante me fait deviner événements heureux qui se déroulent. La censure est encore présente, au moins
dans la pensée. Tout est calme
ici pour le moment et j’attends avec impatience de prendre le train pour la
France. Le train. Quel plaisir ce
sera de se revoir ! Et ici il y a une chose tout à fait inhabituelle dans
les cartes d’Edmond : il va à la ligne. Maintenant que la guerre est
finie, il peut aller à la ligne.
J’ai reçu quelques cartes ces jours-ci et je comprends les ennuis que vous
cause votre déménagement. J’ai reçu aussi quelques colis. Nous n’aurons pas le
descriptif des colis. C’est fini, les colis numérotés, les colis-gare et les
colis-poste. Une nouvelle fois, Edmond va à la ligne.
En attendant le bonheur de vs revoir je vous embrasse tous bien fort.
Votre fils qui vs aime de tout son cœur.
EAnnocque
Voilà. J’ai fini. Peut-être.
Un "peut-être"! C'est bien de vous,ça, ce "peut-être".....
RépondreSupprimerOn est bien contents quand même même s'il reste tant et tant à faire.... Réparer ce qu'on a si "connement" (je cite Prévert, hein?) massacré, à l'exception des hommes qu'on ne réparera pas.
C'est vrai. Et c'est vrai que je ne sais pas encore si j'ai fini.
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