mardi 3 décembre 2013

Mon jeune grand-père (18)

Le 16 février 1917. Mes chers parents
  Je vais tout à fait bien maintenant, je ne tousse presque plus. Le temps du reste est beaucoup moins froid et le soleil se montre de temps en temps. L’écriture aussi est particulièrement fine et élégante, la mine du crayon parfaitement taillée. J’ai reçu un assez volumineux courrier, la plupart des lettres en retard sont arrivées. J’ai reçu dans l’ordre lettre de maman du 4, cartes de papa des 29, 31, 1er 2 et 3 et une superbe lettre de Lucie du 28. Un vrai journal, 15 pages, c’est très gentil, je lui envoie mille gros baisers comme remerciements, d’autant plus qu’elle me donne son emploi du temps et qu’elle a très peu de moments inoccupés. Louise y joint un petit mot en anglais, c’est très bien, félicitations ! (le mot, coupé en bout de ligne, se réduit plutôt à « félications ») Comme colis, j’ai reçu les paquets poste n°7, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 17. Tout était très bien, merci à Geneviève pour les chocolats. La carte de papa du 1er était arrachée, il lui en manquait un morceau. J’ai quand même pu comprendre à peu près tout. Non merci mon cuisinier n’a pas besoin de tablier (qui avait blagué dans une des lettres aller ? papa ? maman ?), mais ce que nous serions contents d’avoir, c’est des chiffons pour essuyer la table, les casseroles et pour enlever la poussière. J’espère que vous avez pu tous passer cette période de froid sans rien attraper. Je vous quitte mes chers parents en vous embrassant bien fort tous les deux ainsi que Geneviève et Louis, Madeleine et Jean et toute la famille. Votre fils qui vs aime EA Il n’y a pas la place pour en mettre plus, il manquera donc le traditionnel « de tout son cœur » qui y est bien quand même. « EA » est en tout petit sous la dernière ligne, tout à fait dans l’angle en bas à droite.

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