Le 16 février 1917. Mes chers parents
Je vais tout à fait bien maintenant, je ne tousse presque plus. Le temps du reste est beaucoup moins froid
et le soleil se montre de temps en temps. L’écriture aussi est particulièrement fine et élégante, la mine du crayon parfaitement
taillée. J’ai
reçu un assez volumineux courrier, la plupart des lettres en retard
sont arrivées. J’ai reçu dans l’ordre lettre de maman du
4, cartes de papa des 29, 31, 1er 2 et 3 et une superbe lettre de
Lucie du 28. Un vrai journal, 15 pages, c’est très gentil, je lui envoie
mille gros baisers comme remerciements, d’autant plus
qu’elle me donne son emploi du temps et qu’elle a très peu de
moments inoccupés. Louise y joint un petit mot en anglais, c’est très
bien, félicitations ! (le mot, coupé en bout de ligne, se réduit plutôt à « félications ») Comme
colis, j’ai
reçu les paquets poste n°7, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 17. Tout était
très bien, merci à Geneviève pour les chocolats. La carte de papa du 1er
était arrachée, il lui en manquait un morceau. J’ai
quand même pu comprendre à peu près tout. Non merci mon cuisinier
n’a pas besoin de tablier (qui avait blagué dans une des lettres
aller ? papa ? maman ?),
mais ce que nous serions contents d’avoir, c’est des chiffons pour
essuyer la table, les
casseroles et pour enlever la poussière. J’espère que vous avez pu
tous passer cette période de froid sans rien attraper. Je vous quitte
mes chers parents en vous embrassant bien fort tous les
deux ainsi que Geneviève et Louis, Madeleine et Jean et toute la
famille. Votre fils qui vs aime EA Il
n’y a pas la place pour en
mettre plus, il manquera donc le traditionnel « de tout son cœur »
qui y est bien quand même. « EA » est en tout petit sous la dernière
ligne, tout à fait dans l’angle en bas
à droite.
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