dimanche 8 décembre 2013

la littérature invisible


Alors si j’ai bien compris, la littérature blanche, c’est ce qui n’est du polar ni de la SF ; pour faire simple. Le polar, la science-fiction, c’est de la littérature de genre (vous m’arrêtez si je dis des bêtises). A l’intérieur d’un genre, on peut jouer avec les codes mais le roman relève d’un genre essentiellement par son sujet (pour faire large, hein). Le sujet, c’est un peu la contrainte du genre, avec laquelle on peut jouer aussi, bien sûr. C’est un peu comme les contraintes formelles de l’Oulipo sauf que c’est le contraire, quoi. En tout cas dans les deux cas l’auteur choisit délibérément ses propres contraintes et c’est un beau moyen de marquer sa liberté dans ce monde.
Mais je m’écarte de la littérature blanche, là. Autrement dit le reste. Présentée comme ça, la littérature blanche ressemble un peu au troisième groupe en conjugaison : c’est là qu’on fourre ce qu’on ne sait pas classer ailleurs. (Quand j’étais petit j’ai essayé de reclasser les verbes du troisième groupe. Eh bien je vous le dis : c’est un travail inutile.) Mais en réalité quand on parle de littérature blanche, c’est surtout un moyen commode de désigner le roman qui n’est pas noir ou d’anticipation (manière d’anticiper sur la définition desdits genres qui ne se laissent pas faire si facilement non plus) mais qui est quand même du roman, quoi. Donc un genre tout de même.
Mais alors comment va-t-on appeler la littérature qui n’est même pas du roman non plus ? Celle qui crée son propre genre à chaque livre ou presque ? Assurément en toute logique c’est une littérature plus blanche encore que la blanche. On ne va quand même pas l’appeler la littérature nouvel Omo ? Si je me rappelle bien mon Coluche, plus blanc que blanc, ce n’est pas possible. Pourtant, si l’on regarde bien (il faut bien regarder en effet) la visibilité de la littérature qui n’est même pas du roman tout court ni aucun des autres genres habituellement répertoriés, on doit bien se rendre compte que l’appellation s’impose d’elle-même : c’est la littérature invisible.
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