mardi 12 février 2013

Je vois mes contradictions partout, et j’aime ça.


Je lis chez Claro un billet à propos de ces questions sur la psychologie des personnages, si souvent posées par les journalistes mais je me souviens en avoir lu d’autres pas tellement plus pertinentes dans d’anciens sujets de dissertation, et je suis comme souvent complètement d’accord avec lui, tellement d’accord que je me sentirais justifié si j’en avais besoin d’avoir écrit Monsieur Le Comte au pied de la lettre qui n’est pas qu’une blague à mes yeux mais justement l’expression de mon rejet de ça, ce prétendu rapport de l’auteur au personnage comme si les deux existaient (alors que je ne suis même pas bien sûr de l’existence du premier). Et puis je lis en commentaire la réponse de l’auteur peut-être un peu rapidement épinglé pour n’avoir fait au fond que jouer le jeu de l’interview, c’est toujours ou si souvent vers ce genre de questions que les auteurs sont ramenés, et cette réponse toute simple de Marie Nimier (puisque c’est elle) me ramène à mes propres contradictions : rejeter le jeu du roman sans renoncer à y jouer puisque dans le livre que j’écrivais en même temps ou presque (Liquide) je dois bien reconnaître m’être abandonné à donner vie à un personnage auquel j’ai cru, avec notamment son histoire elle le trompe il la quitte qui certes n’était que pure forme à mes yeux, certainement pas le sujet, fiction à laquelle cependant j’ai dû croire suffisamment pour qu’on imagine qu’elle n’en était pas une, à laquelle j’ai dû croire comme si le personnage de Liquide existait pour de vrai – il faut dire que c’était aussi la question que lui-même se posait.

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