vendredi 11 janvier 2013

à propos de blogs littéraires (plus ou moins) et de services de presse

Il y a dans le Magazine Littéraire un de ces articles désormais récurrents à propos de la critique littéraire amateur sur Internet, pour dire vite, qui donne la parole à quelques blogueurs et animateurs de sites participatifs, assez peu d’ailleurs.
J’avoue que j’y vais aussi, sur les blogs. Certains, parce qu’ils sont excellents, tout simplement, mais il faut bien dire qu’ils sont loin d’être majoritaires. D’autres, pour constater qu’ils lisent à peu près tous la même chose, sans doute parce qu’ils se lisent entre eux et qu’au fond le livre est aussi (surtout ?) un moyen de se retrouver. Pourquoi pas.
Les blogs littéraires vraiment intéressants le sont parce que, outre l’intérêt profond de leur auteur pour la littérature, ils ont la place pour développer un vrai discours critique, place qui souvent manque cruellement aux journalistes papier, il faut bien le reconnaître à leur décharge. Mais alors, il y a fort à parier que ces articles, à cause même de leur longueur, et aussi par le simple fait qu’ils cherchent à faire connaître des titres qui ne créent pas « du flux », ne seront guère lus que par quelques passionnés. (En même temps, ces quelques-là, on les embrasse.)
Je vois aussi que « plusieurs blogueurs stigmatisent Gallimard, très chiche en services de presse ». Bon. Voilà un bien étrange reproche. Les services de presse, avant même la distribution en librairie, c’est la toute première source d’inégalité des chances, pour un livre. Il y a des éditeurs qui ont les moyens d’arroser la presse de SP, et d’autres pour lequel ça représente un effort considérable. Il y a même quelque chose d’un peu pourri dans ce système. (C’est ce que je me suis dit quand j’ai vu chez Gibert un exemplaire en solde de Chroniques imaginaires de la mort vive plusieurs jours avant la parution du livre.) On peut s’étonner que des blogueurs (à qui après tout personne n’a jamais rien demandé) considèrent comme naturel et allant de soi qu’on leur envoie des services de presse, alors que leur légitimité tient précisément à leur indépendance supposée.
Il y en a aussi qui revendiquent le fait d’acheter avec leurs sous les livres dont ils parlent. Voilà.

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