Enfin une bonne nouvelle (lisez jusqu’au bout quand même) ! En effet, à propos de cette nouvelle mesure consistant à faire
payer les auteurs et que j’ai évoquée ici et là, il y a vaguement du nouveau, trouvé sur Livres-Hebdo, que je recopie
ici pour les paresseux du clic :
Précisions sur les accréditations des professionnels au Salon du livre, Paris 2012
Le Salon du livre rappelle que les conditions d’accréditation ont évolué dans le cadre de son édition 2012.
Un certain nombre d’auteurs se
sont émus de ne pouvoir, comme à l’accoutumé, s’enregistrer en envoyant
un simple PDF de la couverture de leur livre et nous
savons combien être auteur représente un investissement personnel
fort.
Cette année, pour des raisons que
nous allons vous expliquer, la demande d’obtention d’un badge
professionnel par un auteur doit être accompagnée d’un
justificatif en PDF clair et à jour :
Les badges professionnels seront délivrés uniquement sur inscription préalable sur le site internet www.salondulivreparis.com.
Cela signifie qu’aucune accréditation ne sera délivrée sur site.
Afin d’obtenir le badge professionnel, un certain nombre d’éléments sont à fournir et ce pour deux raisons :
- Donner au Salon une réelle
dimension professionnelle et ainsi garantir aux exposants l’assurance
d’avoir des interlocuteurs de la chaîne du livre concernés.
Trop de pseudos professionnels ont abusé ces dernières années d’une
accréditation par trop aisée. Cela concerne bien évidemment l’ensemble
des acteurs de la chaîne du livre.
- Les organisateurs de Salons, de
spectacles ou encore d’événement sportifs sont victimes de bandes
mafieuses vendant à la sauvette des billets volés, falsifiés
ou autres. Ce délit est désormais sanctionnable d’une peine de
prison de six mois et d’une amende de 15 000 euros.
Devant l’inaction des pouvoirs
publics pour juguler ce trafic, les organisateurs sont dans l’obligation
de resserrer leur dispositif, ce que le Salon du livre
est en train de faire.
Pour les raisons exprimées
ci-dessus, la demande d’obtention d’un badge professionnel par un auteur
doit être accompagnée d’un justificatif en PDF clair et à
jour :
- carte d’adhérent d’une association d’auteurs : SGDL, SCAM, Charte des Illustrateurs, ATLF, SNAC, Maison des écrivains.
Ou
- Une lettre de mission signée de l’éditeur.
Le Salon du livre réunit chaque
année plus de 2 500 auteurs dans le cadre de rencontres et de dédicaces
et n’entend pas empêcher les auteurs de venir en qualité
de professionnel, élément premier de la chaîne du livre, mais
encadrer plus précisément les conditions d’obtention d’un badge
accréditif.
Enfin, le Salon du livre est un
événement qui ne vit pas de financement public et se doit de garantir à
ses clients exposants des conditions claires et nettes
concernant son visitorat, et déclarer des chiffres de fréquentation
véraces et contrôlés par un organisme indépendant.
Voilà. Et en effet, en me rendant sur le site du Salon du Livre, j’ai eu l’heureuse surprise de constater qu’une rubrique
« auteur » apparaissait parmi les professions du livre (ce n’était pas le cas il y a quelques jours).
Pour
justifier de mon statut d’auteur, j’ai bien sagement scanné ma carte
d’adhérent à la Maison des Ecrivains et de la
Littérature. Enfin, le côté de la carte où mon nom figure, mais où,
c’est bête, rien n’indique que c’est une carte de la MEL. En plus c’est
celle de 2011, je n’ai pas encore celle de 2012. Pas
bien sûr qu’on m’accorde mon accréditation avec ça : au Salon du
Livre, on ne rigole pas. Ce qui est bête, c’est que la justification par
un lien n’est pas possible – car la MEL a un site,
et chaque adhérent y a sa page.
On
va peut-être trouver que je pinaille et que je me préoccupe de
broutilles, j’assume. Mais tout de même :
personnellement, j’adhère à la MEL parce que la MEL m’a sollicité
pour participer à différentes actions qui en effet m’intéressent (A l’école des écrivains, des mots partagés,
notamment). Pas du tout pour avoir une légitimité en tant qu’auteur
que seuls mes livres me donnent. De nombreux auteurs – j’en ai été –
n’adhèrent à RIEN DU TOUT. Et ceux-là, ouste, qu’ils
aillent donc jouer dehors avec les « bandes mafieuses » qui en
veulent au Salon du Livre : ils n’entreront pas.
Il y a quelque chose d’assez grotesque – et c’est pour ça aussi que je me préoccupe de cette affaire – à réclamer d’un auteur
cette sorte d’affirmation du moi : oui, je suis bien celui que je prétends être ;
alors que tout le travail de l’écriture, en tout cas le mien, est une
remise en question de
cette prétention ; au point qu’à l’époque j’avais trouvé plutôt
ridicule cette façon d’afficher la bobine de l’auteur sur la quatrième
de couverture. Qui en effet voudrait d’un tel
passeport ? Pas le Salon du Livre en tout cas : ça ne lui suffit
pas.
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