J’ai
toujours eu beaucoup de tendresse pour la bêtise, la mienne comme celle
d’autrui. L’humanité, ce mal qui nous est cher, n’a
pas de symptômes plus indiscutables. A ce titre, le monde des
lettres aussi nous gâte. Je m’étonnais l’autre jour – et par simple
mesure d’hygiène personnelle je le faisais sur ce blog
– que les auteurs soient les seuls professionnels du livre
auxquels on n’accorde pas l’entrée gratuite au Salon du Livre. Non
pas que ce soit très important, hein, mais ça me paraît un symptôme et
je dois sûrement avoir un faible pour les symptômes. Et
voici une partie de l’explication de Bertrand Morisset, qui dirige
ledit Salon, sur le site ActuaLitté :
« Les
auteurs adhérents de sociétés comme la SGDL ou la SCMA, avec lesquelles
nous avons des accords particuliers pourront
se rendre, à titre de professionnels, gratuitement au Salon, avec
leur accréditation de professionnels. D'autre part, si une lettre
motivée de l'éditeur nous est présentée par un auteur, et
qu'elle justifie de la présence de l'auteur en qualité de
professionnels, nous n'avons aucune raison de la refuser. Simplement, il
nous faut absolument préserver notre salon des gangs de malfrats
qui sévissent, mais plus encore contre les lettres falsifiées qui
nous parviennent, et permettent d'enrichir un marché noir. »
Dans
ma propre bêtise, je n’y avais pas pensé. Voilà un bon moyen d’arrondir
ses fins de mois. C’est d’ailleurs, clamons-le haut
et fort, le seul moyen de survivre pour certains de nos confrères
auteurs : ils revendent leur accréditation pour nourrir leur famille. Et
on voudrait les priver de cette dernière
ressource ?
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