Le 17 juillet 1917 Mes chers
parents.
Les journaux allemands nous ont
appris ce matin que la mesure de représailles concernant les colis était levée.
Voilà. C’est de ça que parlait
Edmond dans la carte ou plutôt la lettre manquante précédant celle du 7
juillet. Nous ne sommes pas encore (je
n’arrive pas à lire, on dirait « avires ») mais nous le
serons sans doute ce soir ou demain. Avisés.
Ce doit être « avisés ». « Avisés » devait faire partie du
vocabulaire d’Edmond. C’est un officier, fils d’officier. Ce doit
être exact car la nouvelle est donnée dans les journaux comme officielle. Donc
inutile de vous dire de reprendre l’envoi (un
mot court et raturé) mal des colis, en forçant un peu pendant
quelque temps pour rétablir l’équilibre. Forcez surtout sur la graisse, car je
n’en ai pas du tout en réserve, et si cela avait duré un peu j’aurais dû manger
mes nouilles à l’eau. Enfin tout est bien qui finit bien. Voilà encore un 14
juillet passé dans des conditions pas très gaies espérons que l’année prochaine
nous le fêterons ensemble. J’avoue
que je suis tenté de regarder dans le paquet les cartes de juillet 1918. Et en
même temps, non. Comme courrier j’ai reçu les cartes de papa des
28-19-29-30 juin et 2 juillet la lettre de maman du 1er j et une
lettre de Wallard du 23 juin. Wallard.
Oui, correspondant déjà nommé le 26 février et le 2 mai. Je n’en sais toujours
rien. Comme colis je n’ai reçu que le cake n°1 en bon état. Comme il
y a des chances pour que nous passions encore l’hiver ici – alors qu’en février de la même année il
espérait du nouveau –, il est temps de prendre des dispositions.
Papa serait donc bien gentil de voir s’il peut avoir au dépôt 2 manteaux de
cavalerie de la plus grande taille pour moi et Daussy, et de les envoyer le
plus tôt possible – on est pourtant
en juillet – pour que nous ayons le temps de les faire rectifier.
Qu’il y joigne pour moi une culotte de troupe très grande. Je sais qu’Edmond était grand mais ce
n’était tout de même pas un géant. Il doit y avoir une raison pratique.
Vous pourrez mettre les lames de rasoir dans un prochain colis. Présentez mes
remerciements à ma Tante et à Tante Marie pour leurs cadeaux. La température
est assez fraîche en ce moment. Les fortes chaleurs de l’autre jour ne sont
plus revenues, tant mieux ! Je vous quitte mes chers parents en vous
embrassant bien fort tous les deux ainsi que Geneviève et Louis Madeleine et
Jean et toute la famille. Votre fils qui vous aime de tt son cœur. EA
Je suis un peu comme vous, avec l'envie de voir plus loin..... Et pourtant, ce n'est pas mon grand-père....
RépondreSupprimerNe pas y aller voir, superstition légère.
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