Le 12 juillet 1917 Mes chers parents.
La distribution des colis se fait
toujours de la même façon, nous continuons à ne recevoir séparément que les
gâteaux et bonbons. Les camarades chargés de s’occuper de la cuisine s’en
occupent très bien, ce qui fait que nous mangeons convenablement. J’ai, pour ma
part, sérieusement alimenté la communauté ces jours-ci, car outre les colis
postes 29 et 30, j’ai reçu les colis gare n°s 25-26-27-28-29, plus un colis de
pain d’Annecy. Encore ce pain
d’Annecy. J’ai tenté une requête Google, qui n’a rien donné de probant.
Autant que j’ai pu le voir quand les colis ont été déballés devant moi, tout
est arrivé en bon état (à chaque
ligne j’ai l’impression que je ne vais pas arriver à déchiffrer, et puis
finalement si) sauf le pain qui était complètement moisi alors que
par une ironie du sort, le pain d’Annecy était assez bon. L’ironie du sort veut que cette ironie du
sort m’échappe complètement, le pain d’Annecy n’étant pas resté dans les
mémoires. Mais avant de juger il est peut-être bon d’attendre
quelques arrivages. Souvent à mon avis la moisissure est due à ce que le pain
était trop frais quand il a été emballé. Je
me contenterai donc de cette ironie du sort-là. La vareuse est très
bien. Je l’ai portée chez le tailleur qui va me l’arranger. Comme lettres j’ai
été également plus favorisé ces jours-ci. J’ai reçu les cartes de papa des
21.22.23.25.26.27 ainsi que la lettre de maman du 24. Le temps s’est également
bien rafraîchi ici. Nous avons eu deux jours de pluie continue et maintenant il
fait assez frais. Je ne pourrai vous dire si les pommes de terre nouvelles sont
arrivées en bon état car je n’ai pas pris le temps de les regarder. Malgré cela
cela va très bien, je suis toujours en excellente santé et ai le moral très
bon. Je pense toujours bien à vous, j’ai peur que vous vous fassiez du mauvais
sang sur mon compte. Je me doute que maman sera ennuyée de ne plus pouvoir
m’envoyer tant de bonnes choses, mais espérons que cela changera bientôt. Je
vous quitte mes chers parents en vous embrassant bien fort ts les 2 ainsi que
Geneviève et Louis et tte la famille. Votre fils qui vous aime de tt Toute cette fin est très serrée et le
dernier mot est illisible.
Mêlez-vous, au contraire : si je goûte un jour au bescoin j'aurai une pensée pour mon grand-père.
RépondreSupprimerAmbre spécialiste des crêpes bretonnes et du bescoin !
RépondreSupprimerEt du grand écart hexagonal !
SupprimerBizarre mon com. n'est pas passé. Je disais donc @ Michèle :
SupprimerBen oui j'aime la Bretagne et je suis amoureuse de la Savoie.
@ PhA : Le grand écart ça me connaît. (Euh! Quand j'étais jeune;-))
Il semble que "l'ironie du sort" se retrouve de toutes parts.... (Bien sûr que le pain moisit plus vite quand il est enveloppé frais puisqu'il contient plus d'eau...) Ironie du sort aussi que cette inversion de signatures de commentaires...
RépondreSupprimerMais oui, et du coup j'en profite pour refaire la promo de celle de Didier da Silva, d'Ironie du sort, parue au printemps chez l'Arbre vengeur, une merveille que je n'ai pas encore eu le temps de déménager sur ce blog.
Supprimer... et pour moi (*_*)?
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