jeudi 27 février 2014

Mon jeune grand-père (28)

Le 10 avril 1917. Mes chers parents.
Je suis en retard cette fois-ci mais c’est les fêtes de Pâques qui en sont la cause. Encore des fêtes qui n’ont pas été très gaies. Espérons qu’il n’y en a plus beaucoup comme cela à passer. Comme courrier j’ai reçu la lettre de Geneviève du 19, les cartes de Papa des 20.21.22 et la lettre de maman du 25. J’ai reçu aussi une carte de ma Tante Maria du 22 fév. Pauvre Tante, elle s’ennuie un peu, mais enfin sa santé est bonne c’est le principal. Je ne saurai sans doute jamais qui était la Tante Maria. J’ai reçu aussi une carte de (le nom est illisible, je dirais toutefois qu’il commence par un G et se termine par -lly ; j’imagine que c’est le nom de la commune) de l’oncle Desmaretz du 30 mars. D’après mon père qui relit le sien par-dessus mon épaule, c’est le nom de cousins de la région lilloise. Je ne vois pas a priori de commune qui corresponde dans le département du Nord, mais j’ai un peu la flemme de chercher. Ce n’est pas ce que je cherche en recopiant ces cartes. Pour lui aussi la vie ne doit pas être gaie en ce moment, néanmoins eux aussi sont tous en bonne santé. Comme colis j’ai été assez favorisé j’ai reçu presque tous ceux en retard ce sont les colis poste n°s 26.27.28.29.30.1.2.3.4.5.6.7.8.9.10 et 12. le colis gare n°10 ainsi que le 5e gare (mais j’ai un doute, c’est écrit vraiment tout petit) et 3 colis de pain des 6.14.10. Tout était en bon état et très bien, je vous en remercie de tout cœur. Une mention à Geneviève pour sa lettre, et ses caramels. Je crois bien me rappeler aussi qu’elle aimait les confiseries. Une nouvelle disposition (j’ai d’abord lu « disparition », je corrige) dans la distribution des colis fait que nous attendons très longtemps notre tour. Aussi vous seriez bien gentils de m’envoyer moins de colis poste, pour que je ne sois pas forcé d’aller si souvent à la réception. L’exposition qui a eu lieu dimanche et lundi était très réussie. C’était vraiment très bien. Dites à Geneviève que je prends bonne note de son coffret. Cette phrase, voilà. Certainement énigmatique aux yeux d’un étranger, je sais vraiment de quoi elle parle. Ce n’est pas si souvent. Elle parle d’un petit coffret que je connais bien et qui n’existe pas encore. Dites à Jean qu’il a tort de ne pas travailler. (Edmond a taillé son crayon. La place manque, pour écrire petit il faut que la pointe soit fine.) S’il veut voyager plus tard avec son père il faut qu’il soit très instruit. Je ne comprends pas bien la suite. Je lis : Maman (un mot court et illisible) cousine Ducrot et Berthe ont paraît-il changé aussi de résidence. Cette phrase était vraiment difficile à déchiffrer. J’ai passé du temps dessus. Je vous quitte mes chers parents en vous embrassant bien fort tous les deux ainsi que Geneviève et Louis (j’écris « Louis » parce que je sais bien que c’est Louis, mais ça pourrait tout aussi bien être Lucien), Madeleine et Jean et toute la famille. Votre fils qui vous aime de tout son cœur. EAnnocque

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire