Le 10 avril 1917. Mes chers parents.
Je
suis en retard cette fois-ci mais c’est les fêtes de Pâques qui en sont
la cause. Encore des fêtes qui n’ont
pas été très gaies. Espérons qu’il n’y en a plus beaucoup comme cela
à passer. Comme courrier j’ai reçu la lettre de Geneviève du 19, les
cartes de Papa des 20.21.22 et la lettre de maman du 25.
J’ai reçu aussi une carte de ma Tante Maria du 22 fév. Pauvre Tante,
elle s’ennuie un peu, mais enfin sa santé est bonne c’est le principal. Je ne saurai sans doute jamais qui était la Tante Maria. J’ai reçu aussi une carte de
(le nom est illisible, je dirais toutefois qu’il commence par un G et se termine par -lly ; j’imagine que c’est le nom de la
commune) de l’oncle Desmaretz du 30 mars. D’après mon père qui relit
le sien par-dessus mon épaule, c’est le nom de cousins de la région lilloise. Je
ne vois pas a priori de commune qui
corresponde dans le département du Nord, mais j’ai un peu la flemme
de chercher. Ce n’est pas ce que je cherche en recopiant ces cartes. Pour
lui aussi la vie ne doit pas être gaie en ce moment, néanmoins eux
aussi sont tous en bonne santé. Comme colis j’ai été assez favorisé j’ai
reçu presque
tous ceux en retard ce sont les colis poste n°s
26.27.28.29.30.1.2.3.4.5.6.7.8.9.10 et 12. le colis gare n°10 ainsi que
le 5e gare (mais j’ai un doute, c’est écrit vraiment tout petit) et 3 colis de pain des 6.14.10. Tout
était en bon état et très bien, je vous en remercie de tout cœur. Une mention à Geneviève pour sa lettre, et ses caramels. Je crois
bien me rappeler aussi qu’elle aimait les confiseries. Une nouvelle disposition (j’ai d’abord lu « disparition », je corrige) dans
la distribution des colis fait
que nous attendons très longtemps notre tour. Aussi vous seriez bien
gentils de m’envoyer moins de colis poste, pour que je ne sois pas
forcé d’aller si souvent à la réception. L’exposition qui a
eu lieu dimanche et lundi était très réussie. C’était vraiment très
bien. Dites à Geneviève que je prends bonne note de son coffret. Cette
phrase, voilà. Certainement énigmatique aux yeux d’un étranger, je sais
vraiment de quoi elle parle. Ce n’est pas si souvent. Elle parle d’un
petit
coffret que je connais bien et qui n’existe pas encore. Dites à Jean qu’il a tort de ne pas travailler. (Edmond a taillé son crayon. La place manque, pour écrire petit il faut que la pointe soit fine.) S’il veut voyager plus tard avec son père il faut qu’il soit très instruit. Je ne comprends
pas bien la suite. Je lis : Maman (un mot court et
illisible) cousine Ducrot et Berthe ont paraît-il changé aussi de résidence. Cette phrase était vraiment difficile à déchiffrer. J’ai passé du temps dessus. Je vous
quitte mes chers parents en vous embrassant bien fort tous les deux ainsi que Geneviève et Louis (j’écris « Louis » parce
que je sais bien que c’est Louis, mais ça pourrait tout aussi bien être Lucien), Madeleine et Jean et toute la famille. Votre fils
qui vous aime de tout son cœur. EAnnocque
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