Si
mon prénom fut le plus fréquemment donné aux petits Français l’année de
ma naissance, mes parents – enfin,
surtout mon père – se sont dédouanés en me transmettant un patronyme
peu commun (un « drôle de nom » s’est dit Maman quand Papa s’est
présenté, d’ailleurs un demi-siècle plus tard
Fabrice Gabriel était d’accord ; il a, sans consulter ma mère, écrit
les mêmes mots – « drôle de nom » – quelque part dans un numéro déjà
ancien (août 2001) des Inrockuptibles).
C’est une chance assurément, ça facilite grandement les requêtes que,
surtout en période de publication, je gougueulise à intervalles
rapprochés. En effet, nous autres Annocque ne sommes guère plus d’une
soixantaine d’individus dans l’Hexagone, si j’ai bien compté
(je compte rarement) – auxquels il faut sans doute rajouter quelques
Belges et Néerlandais –, rares donc précieux, et fiers de l’être. Que
d’ailleurs ce billet soit l’occasion de saluer tous mes
cousins à la mode d’Artois, car à n’en pas douter nous constituons
une grande famille, même si je n’en ai aucun indice autre que notre
origine commune : le Pas-de-Calais.
C’est
justement à un autre Annocque, inconnu de moi jusqu’à tout récemment,
que ce billet tient à rendre
hommage : Louis Annocque, dit « Quinze-Capotes » – voilà bien, vous
en conviendrez, un sobriquet qui inspire le respect. Un jour que je
gougueulisais, je fus mené par la main
jusqu’aux Archives Nationales, et tombai non sans émotion sur une liste des dossiers de recours en
grâce de condamnés à mort entre 1900 et 1916 ! Y aurait-il un assassin parmi nous ? La vérité, non moins tragique, était autre, que je vous donne à lire :
MILLON
Jules-Charles-Alphonse
Né/née : 27 décembre 1887
Profession : journalier à Boulogne-sur-Mer
Date de la condamnation : 12/01/1909
Motif de la condamnation : assassinat suivi de vols qualifiés et vols simples connexes commis dans la nuit du
13 octobre 1908 sur et au préjudice du sieur ANNOCQUE, dit Quinze Capotes, âgé d’une cinquantaine d’années.
Juridiction : Douai
Date de grâce : 05/04/1909
Remarques : peine commuée en celle des travaux forcés à perpétuité.
Pas de chance, Quinze Capotes. Millon, au bagne ! L’a-t-on envoyé en Guyane ? Si ça se trouve, c’était
ce Millon, ce bagnard que ma grand-mère maternelle a trouvé caché sous son lit. Le monde est si petit. Ouste ! Du balai !
Revenant à Louis Quinze-Capotes, mon probable arrière-grand-cousin du côté paternel, j’ai invoqué de nouveau
aujourd’hui l’oracle Google, qui a bien voulu m’en dire plus, par la voix – ou plutôt la Voix – du Nord
(car le Nord, Monsieur le
Président, avait une voix même avant Dany Boon) – qui voudra bien,
j’espère, me laisser recopier ici son hommage à Quinze-Capotes :
Il y a 101 ans, « Quinze capotes », un Audomarois excentrique était assassiné
Au
début du siècle dernier, Louis Annocque, plus connu sous le sobriquet
de « Quinze capotes »,
défrayait la chronique audomaroise par ses excentricités. Il devait
son surnom au fait qu’il revêtait plusieurs habits les uns par-dessus
les autres.
Ce
personnage original habitait rue des Bleuets où il vivait en compagnie
de son fidèle cheval. Il se déplaçait
toujours avec celui-ci attelé à un char romain dans les rues de
Saint-Omer. Régulièrement, une vente aux enchères de ses biens avait
lieu sur la grand-place au profit du fisc afin de payer ses
impôts dont il ne s’acquittait jamais. Lors de la vente publique, il
rachetait toujours ses biens mis en vente avec la complicité d’un ami.
Il voulait qu’après sa mort, on l’étrangle pour être
sûr de ne pas être enterré vivant !
Le
13 octobre 1908, il fut bien étranglé, mais de son vivant, par Jules
Millon, pupille de l’assistance. Après son
arrestation, il nia son crime avant d’avouer en décembre 1908. Jules
Million, 21 ans, fut jugé le 11 janvier 1909 par la cour d’assise de
Saint-Omer et condamné à mort. Trois mois plus tard, sa
peine sera transformée en travaux forcés à perpétuité.
Après
la mort de « Quinze capotes », on retrouva chez lui près de quarante
testaments dont un qui
faisait de l’État le légataire universel. Sa famille intenta un
procès à l’État afin de récupérer les 200 000 francs de l’héritage, mais
en vain. Au vu de cette photographie de Louis Annocque
prise au début du siècle dernier, on comprend mieux l’expression
bien connue des Audomarois « être couvert comme Quinze capotes ».
Ne serait-ce pas une légende que tu nous inventes? Tu ne te couvres jamais, tu n'as pas de cheval ni de char romain, des dettes j'en sais rien, à moins que tu ne tiennes de lui que par l'imagination et l'étrange (à chacun son excentricité) et là, oui, je te reconnaîtrais.
Belle histoire, oui, on l'envie !
Une autre demain soir j'espère ?
Ou alors, ce sont ces vêtments superposés en mille-feuilles : des pages mises l'une sur l'autre, chaque jour, empilées, puis un jour elles ont laissé passer, sans doute par accident, un spermatozoïde littéraire qui s'en allé féconder l'ovule de l'édition...
Ce goût pour Titan, maintenant tout s'explique , il faut prévenir Nonnon !
Je m'excuse pour mes fautes d'ortographe mais je belge du côté flamand, eh oui....... .
Dans toute la Belgique il y a plus d' Annocqué, une des dernières était ma grand-mère décédée en 1978, le dernier Annocqué belge est décédé en 1995. Le nom d' Annocqué n'exsiste plus en Belgique depuis 2001 ( décés de Madame Annocqué Germaine mais elle était de naissance Française pour être exacte de Montrouge ).
Les Annocqué ( aussi Annokkee ) de Hollande sont d'origine belge.