Le passage suivant est de sa main.
Lorsque nous étions tout petits, ma sœur et moi, après la mort de Papa, et que nous habitions rue de la Convention, nous passions nos vacances à Amiens chez Tit Père et TitMé (les grands-parents maternels), rue Croix Saint Firmin, où il y avait tous ces domestiques que j’ai cités et le valet de chambre.
Plus tard nous passions les petites vacances à Amiens et les grandes vacances à Gretz avec Bonne Maman (la grand-mère paternelle) et Tata (sa fille). Nous nous amusions bien, ma sœur et moi ; nous nous étions fait des petits amis ; nous faisions avec de la terre glaise… des petits gâteaux et des petits pains que nous faisions semblant de vendre. Les goûters au jardin étaient très appréciés. Mais les soirées, surtout à la fin de l’été, étaient lugubres. La rentrée, à cette époque, avait lieu le 1er octobre. Il n’y avait pas encore l’électricité et nous nous éclairions avec une grande lampe à pétrole dans la salle de séjour et des petites lampes à essence dans la cuisine et dans les chambres. Nous ne savions pas quoi faire avant d’aller nous coucher et nous nous ennuyions beaucoup. Une année Tata s’est décidée à faire installer l’électricité. J’ai sympathisé tout de suite avec le jeune électricien qui faisait l’installation. Il était très gentil avec moi et me donnait les chutes de bois qui restaient pour que je fasse des cadres ou des constructions. Mais à cette époque, je faisait encore pipi au lit. Bonne Maman n’a rien trouvé de mieux que de lui faire me dire que ce n’était pas bien de faire pipi au lit et qu’il ne pouvait pas être l’ami d’un garçon qui faisait encore pipi au lit à mon âge. J’en ai été très mortifié, mais je crois que c’est peu après ce moment-là que je n’ai plus fait pipi au lit.
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