Pour d’obscures raisons, ce fut à ce moment-là que Messerschmied en arriva à la conclusion que, si la signature du contrat faisait l’objet d’un atermoiement illimité, la faute en revenait forcément à Monsieur Witz. Il décida de ne plus avoir affaire à lui et réclama à traiter avec un autre interlocuteur. Chez Brunnen, on pensa apparemment qu’un dénommé Abakus pourrait faire l’affaire. C’était un petit homme à lunettes, dégarni, plus âgé que Monsieur Witz, au maintien rigide, à l’air sérieux, quoique peut-être un peu satisfait de sa personne. Toute fantaisie semblait lui être étrangère, et cela en tout cas était rassurant. Entre de telles mains, se disait Messerschmied, la signature du contrat était assurée. Le bureau de Monsieur Witz, où il était arrivé tant de déboires à Messerschmied, lui paraissait loin – de fait, il était à l’étage supérieur. Confortablement assis dans le bureau de Monsieur Abakus, Messerschmied se saisit du stylo que celui-ci lui tendait. Au moment de signer, il ressentit une douleur soudaine et inexplicable juste au sommet de son crâne.
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