La carte du 29 août, dans son écriture et sa présentation, est très semblable à celle du 25.
Le 29 août 1916. Mes chers parents
Hier
a été pour nous une bonne journée nous avons eu de nombreuses et bonnes
nouvelles. J’ai reçu la bonne lettre de maman du
19. Le 27 j’avais reçu la carte de papa du 20, le 26 celles des 16
et 17 et le 25 la carte de papa du 15 et la lettre de Maman du 16. Comme
colis, j’ai reçu aujourd’hui le n° 6 par la poste et
les n°s 6 et 7 par chemin de fer. Je crois bien qu’il a écrit deux fois 6, mais le deuxième 6 est moins net. Le
premier 6 et le 7 sont indiscutables. Tout
était en bon état ; la tenue n’était pas chiffonnée. Je n’ai pu sauver
qu’un œuf, les 3 autres étaient cassés. Un camarade en a reçu
aujourd’hui une douzaine en bon état ils étaient simplement dans une
boîte en carton ondulé avec compartiments idem. Je suis content
que vous receviez régulièrement mes cartes. J’ai oublié de vous dire
que la carte du château m’était revenue, un nouvel ordre en interdisait
l’envoi. Demain je vais me refaire photographier avec
ma tenue n°1. Maintenant ça va les colis arrivent bien et en
quantité suffisante. Merçi. Il y a très peu de fautes
dans l’ensemble alors quand il y en a une je peux la recopier. Envoyez-moi
dans un prochain colis une brosse à dents et
de la pâte dentifrice Gibbs et un savon. J’avais acheté une brosse à
dents à Mayence mais elle est déjà usée. Ce que vous me dites de G. ne
m’étonne pas : il y a toujours des gens qui ne
sont pas très délicats. On ne connaîtra pas l’identité de cet indélicat – question sans doute de délicatesse.
Maman est bien gentille de dire qu’on m’écrive souvent. Mais je ne crois pas qu’on s’y conforme beaucoup. J’espère que d’ici
quelque temps vous aurez une agréable surprise. Là
non plus, on n’en saura pas davantage. Un instant, j’imagine
qu’elle puisse venir d’Edmond ; mais non : comment cela se
pourrait-il ? Au contraire, il vaut mieux lire ce « vous » comme une
implicite exclusion de lui-même : les
journées au camp sont par nature sans surprises. J’espère
que vous êtes toujours tous les deux en bonne santé ; vous
n’en parlez jamais. Je pense toujours bien à vous et vous embrasse
de tout mon cœur et de toutes mes forces, transmettez mes meilleurs
baisers à toute la famille ainsi que mes amitiés aux amis.
Dites à Madeleine et Jean que j’attends une lettre d’eux me parlant
de leur papa.
Votre fils qui vous aime de tout son cœur. E
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