lundi 22 avril 2013

Mon jeune grand-père (8)

 
La carte du 29 août, dans son écriture et sa présentation, est très semblable à celle du 25.

 
Le 29 août 1916. Mes chers parents
Hier a été pour nous une bonne journée nous avons eu de nombreuses et bonnes nouvelles. J’ai reçu la bonne lettre de maman du 19. Le 27 j’avais reçu la carte de papa du 20, le 26 celles des 16 et 17 et le 25 la carte de papa du 15 et la lettre de Maman du 16. Comme colis, j’ai reçu aujourd’hui le n° 6 par la poste et les n°s 6 et 7 par chemin de fer. Je crois bien qu’il a écrit deux fois 6, mais le deuxième 6 est moins net. Le premier 6 et le 7 sont indiscutables. Tout était en bon état ; la tenue n’était pas chiffonnée. Je n’ai pu sauver qu’un œuf, les 3 autres étaient cassés. Un camarade en a reçu aujourd’hui une douzaine en bon état ils étaient simplement dans une boîte en carton ondulé avec compartiments idem. Je suis content que vous receviez régulièrement mes cartes. J’ai oublié de vous dire que la carte du château m’était revenue, un nouvel ordre en interdisait l’envoi. Demain je vais me refaire photographier avec ma tenue n°1. Maintenant ça va les colis arrivent bien et en quantité suffisante. Merçi. Il y a très peu de fautes dans l’ensemble alors quand il y en a une je peux la recopier. Envoyez-moi dans un prochain colis une brosse à dents et de la pâte dentifrice Gibbs et un savon. J’avais acheté une brosse à dents à Mayence mais elle est déjà usée. Ce que vous me dites de G. ne m’étonne pas : il y a toujours des gens qui ne sont pas très délicats. On ne connaîtra pas l’identité de cet indélicat – question sans doute de délicatesse. Maman est bien gentille de dire qu’on m’écrive souvent. Mais je ne crois pas qu’on s’y conforme beaucoup. J’espère que d’ici quelque temps vous aurez une agréable surprise. Là non plus, on n’en saura pas davantage. Un instant, j’imagine qu’elle puisse venir d’Edmond ; mais non : comment cela se pourrait-il ? Au contraire, il vaut mieux lire ce « vous » comme une implicite exclusion de lui-même : les journées au camp sont par nature sans surprises. J’espère que vous êtes toujours tous les deux en bonne santé ; vous n’en parlez jamais. Je pense toujours bien à vous et vous embrasse de tout mon cœur et de toutes mes forces, transmettez mes meilleurs baisers à toute la famille ainsi que mes amitiés aux amis. Dites à Madeleine et Jean que j’attends une lettre d’eux me parlant de leur papa.
Votre fils qui vous aime de tout son cœur. E

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