Grand plaisir et beaucoup d’intérêt à écouter hier après-midi Georges-Olivier Châteaureynaud interviewé par
Pascale Arguedas, notamment à propos de ses deux derniers livres Résidence dernière et La vie nous regarde passer. De
Châteaureynaud, j’ai vraiment aimé les deux livres que j’ai lus de lui – un recueil de nouvelles, Singe savant tabassé par deux clowns ; un roman, le Corps de l’autre.
En bon
lecteur égoïste, ce qui m’intéresse aussi, c’est essayer de saisir
pourquoi j’éprouve ce plaisir et cet intérêt à la lecture d’une
littérature a priori aussi éloignée de mes goûts affirmés – car
Châteaureynaud, indiscutablement, ça raconte ; et à moi, en
principe, il ne faut pas trop m’en raconter. Quoique. Les récits
premiers, quand même, les contes, les mythes ; là, oui. A lui aussi,
d’ailleurs. Début de réponse, peut-être.
Des extraits sont lus, au passage j’attrape un « Qui devenir ? » dans Résidence dernière, un « J’étais devenu un clone d’Henri Michaux » dans La vie nous regarde passer (je cite de mémoire, hein). C’est une autobiographie, celui-là. Déjà, quand on connaît un peu Châteaureynaud, une autobiographie, ça surprend. Puis l’expression revient, en direct, dans son propos : « Je ne serais pas devenu moi-même ». Bien sûr, une autobiographie, ça pose la question du qui devenir – et aussi, en l’occurrence, la question du de qui on vient – par exemple d’une figure disparate du père entre rescapé des camps et salaud de coureur de jupons. Ce qui devenir, bien sûr, me renvoie à ma lecture encore récente du Corps de l’autre, cette histoire d’un homme qui en devient un autre, pas seulement en passant dans le corps de l’autre.
A un moment, s’écartant de sa propre pratique de l’écriture, il évoque sa conception plus générale de la chose littéraire, en membre de comité de lecture et juré de prix littéraire qu’il est aussi ; et ce qu’il dit alors, sans doute parce que c’est général et qu’on ne peut parler de littérature qu’en parlant des textes dans leur singularité, m’intéresse soudain beaucoup moins, j’ai déjà dit ailleurs ce que je pense de la lecture à plusieurs et des consensus mous qui s’en dégagent ; mon esprit vadrouille un peu, je pense à ce qui me fait écrire, emprunter des chemins qui n’ont pas grand-chose en commun avec ceux de Châteaureynaud dont pourtant j’aime les livres, pas grand-chose en commun sauf le but peut-être, peut-être que tous les chemins qui mènent quelque part mènent vraiment à Rome, peut-être que Rome c’est un autre nom pour qui ou quoi devenir – un sujet de mythe, ou de conte merveilleux, c’est vrai.
Des extraits sont lus, au passage j’attrape un « Qui devenir ? » dans Résidence dernière, un « J’étais devenu un clone d’Henri Michaux » dans La vie nous regarde passer (je cite de mémoire, hein). C’est une autobiographie, celui-là. Déjà, quand on connaît un peu Châteaureynaud, une autobiographie, ça surprend. Puis l’expression revient, en direct, dans son propos : « Je ne serais pas devenu moi-même ». Bien sûr, une autobiographie, ça pose la question du qui devenir – et aussi, en l’occurrence, la question du de qui on vient – par exemple d’une figure disparate du père entre rescapé des camps et salaud de coureur de jupons. Ce qui devenir, bien sûr, me renvoie à ma lecture encore récente du Corps de l’autre, cette histoire d’un homme qui en devient un autre, pas seulement en passant dans le corps de l’autre.
A un moment, s’écartant de sa propre pratique de l’écriture, il évoque sa conception plus générale de la chose littéraire, en membre de comité de lecture et juré de prix littéraire qu’il est aussi ; et ce qu’il dit alors, sans doute parce que c’est général et qu’on ne peut parler de littérature qu’en parlant des textes dans leur singularité, m’intéresse soudain beaucoup moins, j’ai déjà dit ailleurs ce que je pense de la lecture à plusieurs et des consensus mous qui s’en dégagent ; mon esprit vadrouille un peu, je pense à ce qui me fait écrire, emprunter des chemins qui n’ont pas grand-chose en commun avec ceux de Châteaureynaud dont pourtant j’aime les livres, pas grand-chose en commun sauf le but peut-être, peut-être que tous les chemins qui mènent quelque part mènent vraiment à Rome, peut-être que Rome c’est un autre nom pour qui ou quoi devenir – un sujet de mythe, ou de conte merveilleux, c’est vrai.
J'aime beaucoup cet écrivain, ses écrits, et moi aussi j'ai été surprise par ses propos sur l'écriture que je ne partageais pas totalement - d'ailleurs je lui ai dit... mais à chacun sa vision, conception... richesse de la multitude des regards.