Si
je faisais un blog ? Ce serait bien. Je pourrais faire un billet tous
les
deux ou trois jours, en m’organisant, je devrais pouvoir trouver le
temps ; bien sûr j’ai d’autres vies mais plus on a de vies plus on a de
temps, non ? Ça ferait trois billets par
semaine, quatre parfois, quand je serais en veine. Il faudrait un
nom, alors j’appellerais ça Hublots, parce
que la visibilité est mauvaise, parce que la visibilité est mauvaise, oui, Hublots,
tiens, voilà, tu le tiens ; ne te pose pas trop de
questions. Je n’aurais qu’à coller des hublots sur le module tout
prêt d’Overblog et hop, le tour serait joué : c’est ça qui est bien dans
l’écriture, un peu comme la course à pieds ;
ça coûte pas cher, non merci, je n’ai besoin de rien. Bien sûr j’y
parlerais de mes livres, tiens donc, j’y consacrerais un hublot, ou plusieurs, un par titre, à voir. Mais
pas que sur les miens parce que je ne suis pas tout seul, quand j’écris ; il y en a d’autres, je le sais parce que je les lis,
souvent ; parfois j’ai même l’impression que j’écris quand je les lis,
que je suis l’auteur de leurs livres, de tous
les livres ; non non, il n’y a pas forcément toujours de quoi se
vanter ; c’est pour ça que je suis incapable de dire du mal d’un livre :
s’il ne vaut rien je ne suis pas innocent.
Parler des livres, c’est sûrement améliorer la visibilité. Et puis
il faudrait que je montre autre chose, aussi. Autre chose que ce qu’il y
a dans mes livres qui se ressemblent comme des frères
qui ne se ressemblent pas. Autre chose ça permettrait de donner de
la perspective. Ça aussi améliorerait la visibilité, différemment. Je
pourrais, par exemple, montrer ce que je suis seul à voir
– parce qu’il y en a, des choses que je suis seul à voir. Ça ferait
un hublot ; tiens, regardez donc ce que je suis seul à voir (parce
que la solitude, parfois, ça pèse). Et puis je pourrais inventer une
machine à aller voir ailleurs, mais alors quelque
chose qui fonctionnerait quasi tout seul, sans mon concours ou
presque ; il y a sûrement moyen de, il suffit de le trouver, d’ailleurs,
tiens, voilà, écoute-les, prends des notes, ça vaut
une interview, la voilà, la Vie des hauts plateaux :
il suffit qu’on ne sache pas de quoi je parle, fais confiance à
l’autre, il a tout ce qu’il faut, ce monde il le fera à
ta place ; c’est un cadeau de mendiant que tu lui fais. Et puis,
tiens, je pourrais aussi parler de mes hublots, dans mes hublots ; je
pourrais ouvrir un hublot rien que pour mes
hublots ; en cherchant bien j’aurais bien deux ou trois billets à y mettre. Voilà. Mais un
billet tous les deux ou trois jours, ce serait déjà pas mal. Plus, ça ne serait pas raisonnable.
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