Après les Poèmes évidents (2015), Ce livre (2017), et Œuvres presque accomplies (2019), voici que les éditions de l’Attente publient Remerciements, du même Guy Bennett (vous pouvez cliquez : il y a des billets Hublots sous les liens). Encore une fois, Bennett travaille avec l’autoréférentiel : ces Remerciements sont en effet de ceux que l’on trouve, de manière souvent plutôt convenue, en fin d’ouvrage (c’est une convention dont je m’amuse moi-même à la fin de mon petit DIRELICON, regardez à la fin si vous l’avez). Mais dans Remerciements, ils deviennent le livre lui-même ; et de fait, ce qui le plus souvent n’est qu’une formule de politesse reprend vraiment tout son sens : non content d’écrire un jeu sur la convention des remerciements, Bennett en profite pour remercier vraiment tout ceux et tout ce qui rend(ent) ce livre (et sans doute Ce livre aussi, et les autres, pourquoi pas) possible. Il en résulte un texte à mi-chemin entre hommage et art poétique où l’on est surpris, au détour d’une page, d’être presque ému par ce qu’on aurait été de prendre pour une simple blague intellectuelle.
« À ceux qui ont soutenu ce projet dès le début mais qui ont semblé s’en désintéresser par la suite : je comprends. À ceux qui ne le soutiennent toujours pas : idem. À ceux qui ne me connaissent peut-être pas, qui n’ont pas la moindre idée que j’ai écrit ce livre et qui ne le verront vraisemblablement jamais si un jour il est publié : je vous remercie quand même. Votre indifférence à mon sujet ainsi qu’à mon projet nous lie d’une façon qui me touche, me réconforte même. »
Guy Bennett, Remerciements, traduit de l’américain par Frank Smith et l’auteur, éditions de l’Attente, 2021, p. 8.
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