Promenades avec le déplaisant P. est le tout nouveau livre d’Olivier Hervy, tout petit et disponible pour quatre euros seulement aux éditions Denis. C’est un recueil d’aphorismes : c’est écrit sur la couverture. Mais faut-il croire ce qui est écrit sur les couvertures ? En regardant dessous (la couverture), j’ai découvert plutôt un recueil de nouvelles, de micro-nouvelles certes mais de nouvelles quand même. Avec un héros récurrent : le déplaisant P. du titre. Et tout autour, une certes réduite mais néanmoins réelle galerie de personnages, réduits en effet eux aussi à leur initiale à l’exception d’un : le narrateur. Car il y en a un aussi, trop lisse pour ne pas être suspect, trop complaisant avec la déplaisance du déplaisant P. pour que cela ne chatouille pas notre imagination ; il faut de bonnes raisons en effet, de bonnes et fortes raisons soigneusement cachées pour accepter de se promener ainsi pendant 70 pages, autant dire une vie entière, avec un personnage aussi déplaisant que le déplaisant P. Finalement peut-être que Promenades avec le déplaisant P. n’est pas du tout un recueil d’aphorismes sur le déplaisant P. Peut-être est-ce plutôt un roman, voire, qui sait, une autofiction, dont le personnage central n’est pas le déplaisant P. mais bien plutôt celui qui trouve – quoi ? son plaisir, n’ayons pas peur des mots, son plaisir dans la plus déplaisante des compagnies.
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