dimanche 6 décembre 2020

Écrire et publier ou pas (32) (2008)

Allez je reprends ce feuilleton arrêté ici le 4 avril dernier, rappelez-vous.

Heureusement que j’ai mon vieux carnet vert pour me rafraîchir la mémoire car sans lui, à part deux ou trois choses que j’ai racontées dans l’épisode 31, je ne me rappellerais rien.

À m’en croire, dès janvier j’ai repris ce que j’appelle « le projet sur Liev ». Mais je n’en suis encore qu’au début : 3000 mots (oui je compte en mots, ça n’est pas très professionnel mais dès qu’on n’atteint les cinq chiffres les nombres perdent de leur sens à mes yeux). Ça fait d’autant moins que tout le chapitre initial de Pas Liev sera finalement supprimé. Ce mois-là, j’ai lu notamment Sans l’orang-outan, qui reste l’un de mes Chevillard préférés, et l’Ami Butler, qui a achevé de me convaincre de proposer mon travail à Quidam, comme je l’ai dit.

En mars, j’ai apparemment eu l’idée d’un « journal intime tenu par Liev, pour marquer l’écart de perception du réel ». Bien m’en a pris de l’oublier très vite, c’était bien plus intéressant de laisser le lecteur mesurer par l’effort de sa propre imagination l’écart entre ce que croit vivre Liev et ce qui, peut-être, se passe vraiment.

Sinon, cette année-là, le vieux carnet vert me sert surtout à noter mes lectures et surtout mes envois aux éditeurs et leurs refus. En effet c’est difficile de bien tout se rappeler : selon les éditeurs j’envoie cette année-là quatre manuscrits différents : Liquide, Mémoires des failles, Monsieur Le Comte au pied de la lettre et un autre qui devrait être mon prochain titre chez Quidam – sauf si un autre moi-même se ramène entre temps avec un autre texte encore car, je suis bien obligé d’en prendre conscience, nous sommes nombreux à écrire sous mon nom. C’est sans doute pour satisfaire l’un d’eux que, en novembre de cette année 2008, j’ouvre ces Hublots. C’est encore l’époque des blogs. J’ai envie d’y parler de mes lectures, mais aussi d’y tenter d’autres choses, notamment, et pour changer, d’écrire en public, directement. (En général je ne me montre jamais ce que j’écris à personne, sauf aux éditeurs parce que la plupart préfèrent lire ce qu’ils vont publier.) C’est ainsi qu’immédiatement après le billet initial, je commence le feuilleton qui aboutira à Vie des hauts plateaux, et dont je vous recopie ici le premier épisode, daté du 9 novembre 2008, et que je n’ai pas conservé dans la version publiée par Louise Bottu :


Vie des hauts plateaux (arbitrairement 1)


Il aime bien jouer aux jardineurs. Les jardineurs sont de petites personnes qui grattent le sol vert sans se préoccuper de ce que gratte le voisin, non loin de là, dont l’attitude est identique.

Parfois, quand on le sollicite, ou parfois spontanément, un jardineur se met brusquement à courir. On croit qu’il est parti pour longtemps mais il s’arrête presque tout de suite.


En décembre, la date de publication de Liquide chez Quidam est fixée au 18 avril 2009. Celle de Monsieur Le Comte au pied de la lettre est déjà prévue pour novembre 2010 ou janvier 2011.




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