Je viens de terminer la lecture de Chronique de Matsunoé, de l’écrivain japonais Enjoe Toh, traduit par Sylvain Cardonnel et récemment paru aux éditions La Ronde de nuit. Ne comptez pas sur moi pour vous le raconter : ça ne se raconte pas. Mais alors vraiment pas. En revanche, si vous voulez, je peux vous raconter à quoi je pensais en lisant ce livre. Je me disais que, moi aussi, je pourrais le faire avec un écrivain avec lequel j’aurais des affinités mais dont je ne connaisse pas la langue et qui ne connaisse pas la mienne. Tiens, Pablo Katchadjian, par exemple. Je ne connais pas l’espagnol et je crois qu’il ne connaît pas le français. Mais ce sont des langues apparentées, on devine des choses, ou l’on croit deviner. Je pourrais, avec son accord, écrire une version française d’un de ses livres (un de ceux dont je n’aurais pas lu une traduction, évidemment), en faisant confiance davantage à mon imagination qu’au dictionnaire, afin d’aboutir à quelque chose de nécessairement différent que je lui renverrais, à charge pour lui de refaire le même travail vers l’espagnol et d’aboutir à autre chose que sa première version, qu’il me renverrait à nouveau, afin que et ainsi de suite.
Voilà. Je suis sûr que maintenant vous avez envie de lire Enjoe Toh. Et peut-être aussi Pablo Katchadjian. Et moi aussi, tant qu’on y est.
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