lundi 21 mars 2016

Hygiène de l'écrivain

J'ai un défaut : je pousse l'hygiène un peu loin. Ça m'a beaucoup desservi, ça me desservira encore, mais que voulez-vous : je n'y peux rien. Comment ? Sous prétexte qu'il me faut déjà me trimbaler avec le triste fardeau d'être toujours le même – si j'en crois du moins mes empreintes digitales –, il faudrait qu'en plus je produise encore et sans cesse le même genre de livre, écrit dans le même style, bien reconnaissable de loin ? Foin de cela. Ne comptez pas sur moi pour garder deux jours de suite le même caleçon, je ne ne suis pas de ces auteurs dont le public suit la trace à l'odeur. Tant pis si l'on perd la mienne, je préfère qu'on me trouve où l'on ne m'attend pas.

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6 commentaires:

  1. Et cela a pour mérite également de placer le lecteur (qui sait néanmoins qu'il aura à faire avec la littérature, ne doutant pas des qualités de l'auteur) hors de l'ennui de l'habitude dans l'attente curieuse d'une lecture surprenante, singulière et passionnante. Merci, donc.

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  2. Mais non, la douche quotidienne ne va va trop loin en matière d'hygiène même si une légère contagion peut renforcer (dit-on) les défenses immunitaires. Garder deux jours de suite le même caleçon? Pouah! (ce qui suppose tout de même que l'on dispose d'au moins deux caleçons)

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    1. Le fait est que certains auteurs semblent n'en avoir qu'un : faut-il leur en tenir rigueur ?

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  3. L'écriture est si peu rémunératrice...

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    1. ... qu'on peut bien tenter de faire en sorte qu'elle le soit encore moins.

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