Tandis qu’ici et là on lit Vie
des hauts plateaux – ici un article bien vu (si je puis me permettre) de
Sissi sur Critiques Libres et là, Paumée qu’elle l’appelle, le très beau
blog de Brigitte Célérier (l’un des plus anciens que je connaisse) qui mêle la lecture
à la vie ; ailleurs c’est Liquide qui remonte à la surface grâce à l’Avis textuel de Marie M. J’aime ces coïncidences qui rapprochent deux de mes
livres apparemment les plus éloignés. Car j’ai beau faire (beau faire en effet
est mon projet pas seulement dans le sens de faire beau), j’ai beau faire de
mon mieux pour ne pas devenir le singe de moi-même en m’imitant de livre en
livre comme certains éditeurs encouragent leurs auteurs à le faire, l’ensemble
des miens n’en est pas moins l’inévitable grappe de siamois soudés par tous les
coudes à la fois (ou même parfois par la figure) qu’il ne peut manquer d’être.
Bien sûr, à l’évidence, tout oppose Vie des hauts plateaux à Liquide.
Autant l’un ressemble à la vie qu’on aime dire vraie, autant l’autre pourrait
passer pour une simple suite de loufoqueries drolatiques. Autant l’écriture de Liquide
était travaillée, autant pour le dernier je n’ai recherché que la simplicité de
l’évidence. C’est que l’évidence n’est pas. Ni celle de ce qui est dit dans Vie
des hauts plateaux, ni non plus l’opposition avec Liquide, malgré
l’ambition réaliste (voire hyperréaliste) d’un livre qui assumait son statut de
roman. Le conformisme social qui est l’un voire le sujet de Liquide est
loin d’être étranger à Vie des hauts plateaux. Quasi dépourvus de tout
libre arbitre, les personnages n’y font rien d’autre que de se conformer au
programme, lequel est d’une pauvreté exagérée juste le temps de nous faire rire
– avant de nous dire qu’elle ne l’est pas tant que ça. La pauvreté du programme.
Exagérée. Pour dire encore une fois et d’une autre manière cette tragédie du
conformisme, il me fallait la forme la moins conforme possible, dont j’aurai
l’occasion de vous parler en direct le mercredi 29 avril, puisque la librairie
La Belle Lurette me fait le plaisir de m’inviter ; ce sera à 19h30 au 26 de
la rue Saint-Antoine, celle de Paris bien sûr (je ferai un petit rappel
quelques jours avant).
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