Cooldrinagh
Foxrock
18 oct. 32
Mon cher Tom,
Savoir que tu aimes mon poème me fait chaud au cœur. Sincèrement mon impression était qu’il ne valait pas grand-chose car il ne
représentait pas une nécessité. Je veux dire que d’une certaine façon il était « facultatif »
et que je ne m’en serais pas plus mal
porté si je ne l’avais pas écrit. Est-ce là une façon très insipide
de parler de la poésie ? Quoi qu’il en soit je trouve qu’il est
impossible d’abandonner cette vision des choses.
Sincèrement à nouveau mon sentiment est, de plus en plus, que la
plus grande partie de ma poésie, bien qu’elle puisse être
raisonnablement heureuse dans son choix des termes, échoue précisément
parce qu’elle est facultative.
(…)
Sam
On
aura reconnu Samuel Beckett (et dans la foulée son ami Thomas
McGreevy), dans cet extrait de la correspondance récemment
parue chez Gallimard. « Facultatif » est en français dans le texte,
comme pour me parler à distance. C’est bien d’avoir des amis capables de
signaler que tel texte est moins facultatif
qu’on ne le craignait, merci à eux.
Ces récents billets n’étaient qu’une pause dans la pause, qui reprend derechef.
Commentaires
Il me semble que le terme "facultatif" ne s'oppose pas à "nécessité"
mais plutôt à "obligatoire", puisqu'il s'applique à ce que l'on peut faire ou non. D'accord, c'est ergoter...
Commentaire n°1
posté par
jc legros
le 01/08/2014 à 06h36
Trêve de mots, cette lecture s'impose à moi et me devient incontournable.
Commentaire n°2
posté par
Michèle
le 01/08/2014 à 08h09