Voilà. Il faut avoir quelque chose à dire. Quelque chose qui rendrait légitime la prise de parole. Seul quelque chose à dire
rend le dire légitime.
Tiens, ça me rappelle mes rédactions de primaire. Très vides, elles étaient, tellement vif était mon sentiment qu’il n’y avait
rien à dire – rien qui vaille. « Racontez vos dernières vacances. » Ça se raconte ?
Voilà. J’ai à dire qu’il n’y a pas grand-chose à dire. Presque rien. Que dire ne peut que rester illégitime. Le dire
encore.
Le fait est que répéter à tort (à travers, je veux bien) qu'un écrivain doit avoir quelque chose à dire, ce n'est pas forcément faux, mais c'est la justification de tous ces livres dont le succès est fondé sur le sujet, qui souvent devient un prétexte. (A ce compte-là, on peut même faire de la Shoah un prétexte. Et je m'insurge.)
(C'est la premise phrase de L'attrape-coeurs"...)