Julien ne sait « rien » faire, c’est ce qu’il répond au conseiller « polemploi » cravaté en face de lui – mais Julien sait rêver tandis que tant d’autres ne savent plus, ne savent pas. Alors pourquoi ne pas rêver pour autrui ? lui suggère sa voisine écrivaine publique.
Julien le rêveur est l’histoire de Julien qui envisage de faire profession de son principal talent.
Julien le rêveur est aussi l’histoire de la narratrice de Julien le rêveur qui raconte comment Julien envisage de faire profession de rêveur public, ou plutôt de conseiller onirique, car quand il s’agit de faire profession, les mots comptent. La narratrice de Julien le rêveur écrit mais ne fait pas non plus profession de romancier, quiconque a déjà lu Christiane Veschambre (les Mots pauvres, la Maison de terre, Versailles Chantiers…) sait déjà qu’elle non plus. Ses personnages sont moins des personnages que des personnes. Le « cahier de rêves » qui vient naturellement s’insérer est vrai comme le sont les rêves. Et ce n’est pas la narratrice qui décidera ce qu’il adviendra de Julien et de ses rêves.
Julien le rêveur, de Christiane Veschambre, est paru cette année aux éditions Isabelle Sauvage.
(A noter, concernant l’auteur de cette note, le plaisir d’y croiser dans les remerciements en fin d’ouvrage sa très chère Danielle Auby.)
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