« Je n’ai rien choisi du tout. » (Quoi ? Mais oui, c’est Marcel Cohen, qui répond à Thierry Guichard dans le Matricule de juin. Là c’est à propos de la forme – la forme qu’il n’a pas choisie, donc. Vous savez : les Faits.)
« Comme
beaucoup d’écrivains, je crois que l’essentiel s’écrit dans les marges,
et avec la complicité active du lecteur.
Lorsque l’exigence critique de celui-ci s’ajoute à celle de
l’auteur, aucun rapport d’homme à homme ne peut prétendre à plus de
consistance, ni de sérieux.
Personnellement,
quelque chose d’autre me gêne dans le roman : l’impression d’être pris
pour un petit garçon que l’on
emmène à l’école en le tenant par la main. Le romancier exige que
l’on s’en remette obscurément à lui sans sauter une ligne. Les poètes
n’ont pas du tout cette exigence. Personnellement, j’aime
qu’un livre soit un lieu d’aventure, pas seulement celui où l’on
raconte une histoire. A l’exemple de Michaux, je revendique donc "une
liberté de circulation". C’est aussi ce que j’aimerais
offrir au lecteur. »
C’est
étonnant comme souvent ce que je lis répond à ce que j’écris. Parce
qu’après tel texte qui n’est plus du roman ou tel
autre qui très différemment ne l’est plus non plus et que vous lirez
ou non parce que « l’écrivain persiste à écrire, quand bien même il ne
trouve aucun lecteur, et souvent aucun
éditeur » (Marcel Cohen toujours), après plusieurs projets je
reviendrai – je reviens déjà vers le roman, ce genre que je trouve idiot et dont j’apprécie l’idiotie : ce sera
l’occasion de prendre le lecteur pour un petit garçon, de le prendre par la main en feignant (fiction donc) de l’emmener à l’école pour plutôt le perdre dans les bois, ou ailleurs
encore.
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