Arrivé
à la plage, je dépose ma pelle fuchsia. Je me suis assis entre deux
mondes. A la lisière du sable humide, j’érige pour
moi seul le château. Je reste cohérent. Oui, pour qui me regarde,
pour celle que l’ennui distrait un temps de son livre, j’ai de toute
évidence des enfants pour qui je me plie à la tâche et je
modèle : ils ont couru là où tous les enfants sont. Elle voit un
père qui creuse sans ridicule, dans un rythme soutenu, curieux, et qui
plonge ses mains rien moins que dans l’enfance, mais
ce n’est plus la sienne. Sinon, pourquoi toutes ces tours, leurs
créneaux malhabiles ? Les derniers coups de pelle réveillent une douleur
et je termine le château au ralenti. Je prends du
recul et contemple l’absurdité des lieux. La mer s’est retirée,
seule ma citadelle casse la ligne du sable lissé. Il est trop tôt, j’ai
éventré la plage, je n’ai rien à faire ici. Tout à coup ma
musique intérieure se meurt. Je déchante instantanément. Je suis
seul.
Nicolas Le Golvan, Reste l’été, Flammarion, 2012, p. 64-65.
Voilà, je lis ce roman, Reste l’été,
de Nicolas Le Golvan, et je peux dire que c’est un beau premier roman,
un roman de
la rentrée littéraire, qui traite avec sensibilité d’un thème
pourtant rebattu à la banalité terrible, une séparation, un désamour qui
s’inscrit sur un autre, une sorte d’enfance qui redouble. Ça
me rappelle un peu quelque chose, dit comme ça ; j’ai commis un
livre un peu sur le même thème, en considérant que ce n’était qu’un
thème, comme on dit en musique je crois, et que le sens
n’était pas cela. Pas vraiment cela.
Je
choisis un extrait pour ce blog que je scanne parce que je suis
paresseux des doigts mais mon OCR est facétieux, c’est
souvent qu’il me fait des farces souvent révélatrices, je devrais
m’en servir plus souvent, et allez savoir pourquoi je lis ceci :
Je prends du recul et contemple l’absurdité des lieux. Gaza.
J’imagine que c’est parce que sur la page d’à côté il y avait Gavalda et que le nom était coupé par le scanner (la page d’à côté
est encore sur la plage).
Je
me rends bien compte qu’en écrivant cela je (ou plutôt mon OCR) trahis
Nicolas Le Golvan qui n’a pas écrit Gaza mais Le
Golvan peut-être aurait pu le faire – me dis-je. Après tout. Car si
parmi les nombreux romans de cette rentrée j’ai eu l’idée de lire
celui-ci c’est que le nom de l’auteur a attiré mon attention.
Le nom mais juste de famille, hein. Le Golvan : rappelez-vous.
Eh bien c’est le même. C’est le même parce que c’est écrit dedans, à « du même auteur », aux éditions Les doigts dans
la prose, Dachau Armabafra, de Le Golvan. Le Golvan sans
Nicolas. Sans Nicolas, Le Golvan écrit un récit qui n’est pas un roman
traditionnel (franchement pas) et qui donne (à moi, en
tout cas) l’envie d’en lire plus. Avec Nicolas, Le Golvan joue le
jeu d’un roman assumé et néanmoins très silencieux, qui en dit sans
doute plus sur l’être que sur l’événement qui sert de thème –
de révélateur. Et encore une fois, l’envie d’en lire plus.
Joli rebond à partir des "facéties" du scanner : cet outil (médicinal aussi) demeure assez mystérieux avec son rayon qui se balade.
(Gavalda ? Elle était à la plage suivante.)
Qu'est-ce que c'est que cet extyrait (vive les gros doigts, voyez?)! Pour moi, il était clair que les bronzeurs couvaient des moines (ah! les gros doigts!!!) antipersonnel : va-t-en bouger ! Va-t-en prendre la route jusqu'à Dachau ou Pétaoune ! BOum.
Tu me feras la plaisir de lire au détecteur de mé&taux à l'avebnir, et de te fâcher une fois pour toute avec Marsac, érotomane du carton, et les poules seront gardées, les choses à leuirz plavced et riej ne nous fertéa& plis jammioas peur.
Bisers expezress.
LE GOlvcan
trouvez-vous un auteru presszé à gros doigts. POoesie gaantier!
Faire suivre; sto !