Un petit lien
vers un article d’Ouest-France à propos du festival
Ecrivains en bord de mer à la Baule en juillet, si j’étais dans le
coin j’irais bien y faire un tour ; ce qui me fait réagir c’est le
commentaire (facétieux ?) du rédacteur de
l’article : « Vu de l’extérieur, ces Rencontres sont celles des
écrivains inconnus. Ni Marc Lévy, ni Florian Zeller, ni Amélie Nothomb à
l’affiche. » En effet, il y aura Claro,
Marie Cosnay, Arno Bertina, Yves Pagès, Mathias Enard... qui me font
comprendre, si je ne le savais pas déjà, que je ne vois pas les choses
de l’extérieur – même si je n’ai pas vraiment
l’impression de les voir de l’intérieur. Il est possible cependant,
il est même probable que je voie les choses de l’intérieur sans bien me
rendre compte que je suis à l’intérieur. Il y a
peut-être les écrivains de l’intérieur et les écrivains de
l’extérieur. Les écrivains de l’extérieur, ce sont Marc Lévy, Florian
Zeller et Amélie Nothomb. Qui ne sont que des écrivains de
l’extérieur. Car de l’intérieur, je peux vous le dire puisque
Ouest-France me fait comprendre que c’est sûrement là que je suis
(maintenant que j’y pense, je me soupçonne même d’être à
l’intérieur de l’intérieur, voire à l’intérieur encore de cet
intérieur à l’intérieur de l’intérieur. Vous me suivez ? Fermez donc la
porte derrière vous, qu’on reste bien à
l’intérieur) ; de l’intérieur, donc, Marc Lévy, Florian Zeller et
Amélie Nothomb ne sont probablement pas des écrivains. Et ce n’est que
justice, une justice géographique, en quelque
sorte : ils ne vont tout de même pas être à la fois les écrivains de
l’intérieur et de l’extérieur ? En tout cas je ne les ai jamais lus. Il
est même probable que, du fond de mon
intérieur à l’intérieur de l’intérieur, je n’aurais jamais entendu
parler d’eux si, de temps en temps, une voix venue de l’extérieur
n’avait prononcé leur nom. C’est vrai, monsieur, que vous
écrivez des livres ? Ma mère elle aime beaucoup Guillaume Musso.
Vous connaissez Guillaume Musso ? Non, je ne connais pas Guillaume
Musso. Vous devriez le lire. Tu sais, j’ai déjà
beaucoup de livres à lire. Par exemple, je n’ai lu qu’une dizaine de
livres d’Antoine Volodine. Tu te rends compte de la lacune ? (Inutile
de préciser qu’entre temps le dialogue est passé en
mode off.) Bref. C’est un problème d’homonymie, quoi. Guillaume
Musso et moi pratiquons des activités sans aucun rapport mais qui,
bêtement, portent le même nom. Un peu comme l’agent de police et
l’agent immobilier, quoi. Ça prête à confusion. On s’étonnera après
que la visibilité soit mauvaise.
Commentaires
Vous me donnez envie de rouvrir La littérature sans estomac. Vous êtes un Pierre Jourde, vu de l'intérieur!
Commentaire n°1
posté par
Depluloin
le 21/06/2012 à 21h10
Ah non, lui il lit les auteurs qu'il critique ; je ne suis pas si fou.
Réponse de
PhA
le 22/06/2012 à 10h57
Tiens, Depluloin est de retour et il ne me l'avait pas dit !
Commentaire n°2
posté par
Pascale
le 21/06/2012 à 23h14
C'est Depluloin du bois mesdames.
Réponse de
PhA
le 22/06/2012 à 11h00
Ironie : vous n'allez pas me croire mais il a fallu que je vous lise
pour que, de l'intérieur de mon igloo, j'entende (ce n'est pas le bon
mot, je n'en ai pas d'autre) parler de Guillaume
Musso....
Commentaire n°3
posté par
Anonyme
le 22/06/2012 à 08h32
C'est signe que votre igloo est bien isolé - ce qui est la qualité principale qu'on attend d'un igloo.
Réponse de
PhA
le 22/06/2012 à 11h02
Lorsque j'étais donneuse de voix, j'ai du enregistrer deux Marc Lévy
et un Amélie Nothomb. Heureusement, je n'ai pas enregistré que ce genre
de...disons ... produits. Mais il faut bien faire
plaisir à tous les lecteurs, quitte à se détendre après avec
d'autres nourritures plus substancielles.
Commentaire n°4
posté par
Lza
le 23/06/2012 à 15h11
En réalité je n'ai rien contre ces auteurs et encore moins contre
leurs lecteurs ; ce qui est gênant, c'est la confusion des genres - et
là on même bien au-delà d'une différence de genre. A ce
titre je trouve quand même que les couvertures de Musso et Lévy
annoncent clairement la couleur, c'est déjà ça - mais ce n'est pas
forcément le cas pour d'autres livres pas tellement plus
littéraires.
Réponse de
PhA
le 25/06/2012 à 16h15
J'aime beaucoup tes considérations géographiques, Philippe, autre
manière de dire que le hublot marque la différence entre l'intérieur et
l'extérieur : question de survie que j'approuve. Cela
dit, Marc Levy s'écrit sans acent aigu, comme Zeller ou encore
Nothomb : leur signe de reconnaissance, en quelque sorte. J'ai lu le
premier livre de Marc Levy : cela m'a fait penser à du Jacques
Abeille, moins le bourdonnement, phrases vides et narration
invraisemblable. C'est dire au fond – au fond – que seul le hublot
compte, sa densité, son cercle plus ou moins rond, ses points de
rouille, la mobilité de son loquet, (son étanchéité ?), bien plus
que le côté où l'écrivain se trouve. Il me semble.
Commentaire n°5
posté par
David Marsac
le 29/06/2012 à 09h54
Bien sûr que Levy n'a pas d'accent, où avais-je la tête ?
Réponse de
PhA
le 01/07/2012 à 10h18