mercredi 4 mars 2009

incarnation

Ça y est ! Depuis hier enfin Liquide devient matière entre mes doigts. Voici qu’il s’arme d’un dos, voici que sa tranche s’entrouvre.
Il y a aussi, bien sûr, une 4e de couverture sur laquelle on lira – ou pas, car l’essentiel est intérieur –, encadrant un échantillon de la chose, deux manières de modes d’emploi : la première concerne le texte, la seconde son auteur.

Liquide
est celui qui ne s’est jamais vu rien faire d’autre que de bien remplir comme des récipients les  rôles successifs imposés par la vie. Jusqu’à ce qu’enfin celle-ci déborde, dans le flux d’un récit sans personne, puis s’asséchant laisse apparaître le secret toujours tu, toujours su.
 
« Elle ne venait plus sous la douche.
Ce temps pendant lequel il fallait l’attendre, patiemment, impatiemment ; au bout duquel elle finissait par arriver, assouvissement aigu du désir irrité jusqu’à la peine sous le fouet continu de la douche ;
ce temps forcément avait crû, de semaine en semaine, dans la nécessité de l’énervante incertitude ainsi maintenue ;
toujours un peu plus long, un peu plus long, jusqu’à confondre la douche avec une interminable et rêveuse saison des pluies, et l’oublier, l’oublier peut-être elle aussi, le glissant désir rincé disparu par le rond obscur de l’évacuation. »
 
Pas bien sûr d’être un, dubitatif quant à la mention « Du même auteur » qui commence à accompagner ses livres, Philippe Annocque répond cependant quand on l’appelle par son nom, par souci de commodité. D’origines variées, animé de passions hétéroclites ; il écrit des livres qui lui ressemblent sans pour autant se ressembler : disparates et convergents, nés de la question de l’identité.

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