lundi 8 janvier 2024

Chabrier malgré lui, Mavel avec nous

Et tandis qu’en cette rentrée d’hiver Claro publie un manuel pour échouer mieux, ça donne envie, Didier da Silva évoque, ou plutôt convoque la figure d’un qui bien avant l’auteur de Worstward ho sut merveilleusement échouer même s’il n’était pas écrivain : Emmanuel Chabrier, compositeur aussi connu que méconnu, qui dut composer avec la chance et surtout la malchance, pour nous laisser une Musique adorable, selon les mots du jeune Edmond Rostand (ce sont les premiers d’une cantate écrite pour Chabrier), qui sont aussi ceux que Didier da Silva a fait apparaître sur la couverture diaphane de son livre, un objet délicat publié aux éditions MF et qui paraît le 11 janvier – je vous prête mon stylo pour noter cette date fameuse et imminente. Moins musicien – c’est une litote – que mon ami Didier (cliquez pour l’écouter jouer la Habanera de Chabrier), j’avoue que je connaissais mal Emmanuel Chabrier, et encore moins Mavel, puisque c’est ainsi que, avec Nanine (sa mère de substitution), l’auteur a choisi de nommer notre héros. Et de fait, rares sont les défunts qu’on a su ramener à une aussi vivante vie – certes Didier da Silva n’en est pas à sa première réanimation ; et Chabrier était tellement plein de vie de son vivant qu’il lui en est resté après sa mort, à écouter sa musique c’est juste une évidence. Une vie heureuse et catastrophique, nous dit la quatrième ; on ne saurait mieux dire : les deux sont vrais en même temps. Didier da Silva est un artiste du sort, c’est là son ironie ; et sa lecture console ceux qui dans ce monde s’y trouvent malchanceux.




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