Après L, M. Après Liquide, Mémoires des failles. Il est, ou plutôt ils sont parus après en effet : en 2015, aux éditions de l’Attente. Mais ils ont été commencés bien plus tôt, en 1982 au moins, voire encore avant, selon le degré de conscience que j’en avais. C’est qu’il y a toute une vie à l’intérieure. Une vie non tangible, certes, une vie non vécue, mais toute une vie quand même.
Mémoires des failles n’est pas un roman. Mémoires des failles n’est pas une fiction. Je n’y invente rien, je ne fais que m’y souvenir, et pourtant rien de ce que j’y raconte n’a été vécu. Les personnes que j’y évoque parfois, et qui pourtant pour la plupart sont des personnes « réelles », n’en ont aucun souvenir. C’est un récit poussé au plus degré de la subjectivité. Je l’ai construit à la force de l’attention, l’attention à ce qu’on ne voit pas, ce qu’on n’entend pas, ce qu’on oublie. Ma fascination y est à l’œuvre ; j’essaie de la partager.
Je me rends bien compte qu’il n’est pas facile de mettre des mots sur ce travail. En tout cas, c’est l’une des faces de mon travail qui compte vraiment à mes yeux.
« Dire les choses est vraiment un problème. Et on n’a cependant pas la naïveté de prétendre dire les choses telles qu’elles sont. Les choses n’ont vraiment rien à voir avec les mots. Sans doute faut-il, pour dire les choses au plus près, dire carrément n’importe quoi d’autre ; oui, c’est bien cela : dire carrément n’importe quoi d’autre, et compter sur la chance pour tomber juste. C’est la seule manière sérieuse d’écrire. »
Mémoires des failles, « Deuxième album, vingt-deuxième pellicule : château de sable, cuvette de WC, faune locale. » Éditions de l’Attente, 2015.
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