samedi 20 février 2021

la pelle

la pelle


si ma femme m’appell’

c’est que ma mèr’ m’appell’

alors j’y vais


si ma mère m’appell’

c’est que grand-mèr’ m’appell’

alors j’y vais


quand ma femme m’appell’

elle me demand’ la pell’

alors j’amèn’ la pell’

et puis j’y vais


si ma mère m’appell’

elle me demand’ la pell’

alors j’amèn’ la pell’

voici maman la pell’

et puis j’y vais


si ma femme me rappell’

alors que j’y’ai donné la pell’

c’est que la mèr’ m’appell’

pour que je chanj’ de pell’

c’était un’ autre pell’

mais s’il pleuvait ?


je lui reprends la pell’

c’était pas la bonn’ pell’

grand-mèr’ me le rappell’

ramèn’-moi donc un’ pell’

je ne veux pas d’icell’

– ah tu voulais du sel ?

– non je voulais un’ pel’

si tu préfèr’s j’y vais


te déranj’ pas ma bell’

c’est comm’ ça que j’l’appell’

pour une simple pell’

moi ton enfant fidèl’

j’suis ton anj’ gabriell’

c’est comm’ça qu’elle s’appell’

ma mèr’ non pas la pell’

j’attrap’ le manch’ de pell’

celui d’la mauvaiz’ pell’

j’ui dis j’reviens ma bell’

avec un’ autre pell’

et puis j’y vais


je rapporte la pell’

dans la caban’ à pell’s

y’a des milliers de pell’s

des râteaux et des pell’s

il y en a à la pell’

parmi le tas de pell’s

j’en choisis un’ nouvell’

ne prends pas la plus bell’

n’empoign’ pas la plus frêl’

ses mots j’me les rappell’

ma cervell’ en est plein’

ma mémoir’ a des ail’s

je remercie le ciel

et s’il pleuvait ?


avec tes mots de fiel

tu f’rais venir la grêl’

tu vois bien samaël

c’est comm’ça qu’ell’ m’appell’

pas un nuaj’ au ciel

dit-ell’ sous son ombrell’

ah tu m’apport’s la pell’

enfin c’est la bonn’ pell’

je la poz’ devant ell’

et puis j’y vais


mais grand-mèr’ me rappell’

que je rest’ auprès d’elle’

à lui tenir l’ombrell’

j’aperçois la dentell’

sur ses cuisses de miel

comm’ si ell’ montait en sell’

elle enfourch’ la pell’

comm’ un balai


si ma femme m’appell’

à cheval sur la pell’

tout là-haut dans le ciel

alors j’y vais


quand ma mèr’ m’ensorcell’

je deviens raphaël

il me pousse des ail’s

et avec ou sans pell’

je la rejoins au ciel


voilà maman

mémé ma bell’

les fill’s chéries

j’y vais



Ce poème est extrait de nique, d’ana tot, qui paraît ces temps-ci aux éditions Louise Bottu. Si je savais, je le chanterais.

Ana Tot sur Hublots.




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