la pelle
si ma femme m’appell’
c’est que ma mèr’ m’appell’
alors j’y vais
si ma mère m’appell’
c’est que grand-mèr’ m’appell’
alors j’y vais
quand ma femme m’appell’
elle me demand’ la pell’
alors j’amèn’ la pell’
et puis j’y vais
si ma mère m’appell’
elle me demand’ la pell’
alors j’amèn’ la pell’
voici maman la pell’
et puis j’y vais
si ma femme me rappell’
alors que j’y’ai donné la pell’
c’est que la mèr’ m’appell’
pour que je chanj’ de pell’
c’était un’ autre pell’
mais s’il pleuvait ?
je lui reprends la pell’
c’était pas la bonn’ pell’
grand-mèr’ me le rappell’
ramèn’-moi donc un’ pell’
je ne veux pas d’icell’
– ah tu voulais du sel ?
– non je voulais un’ pel’
si tu préfèr’s j’y vais
te déranj’ pas ma bell’
c’est comm’ ça que j’l’appell’
pour une simple pell’
moi ton enfant fidèl’
j’suis ton anj’ gabriell’
c’est comm’ça qu’elle s’appell’
ma mèr’ non pas la pell’
j’attrap’ le manch’ de pell’
celui d’la mauvaiz’ pell’
j’ui dis j’reviens ma bell’
avec un’ autre pell’
et puis j’y vais
je rapporte la pell’
dans la caban’ à pell’s
y’a des milliers de pell’s
des râteaux et des pell’s
il y en a à la pell’
parmi le tas de pell’s
j’en choisis un’ nouvell’
ne prends pas la plus bell’
n’empoign’ pas la plus frêl’
ses mots j’me les rappell’
ma cervell’ en est plein’
ma mémoir’ a des ail’s
je remercie le ciel
et s’il pleuvait ?
avec tes mots de fiel
tu f’rais venir la grêl’
tu vois bien samaël
c’est comm’ça qu’ell’ m’appell’
pas un nuaj’ au ciel
dit-ell’ sous son ombrell’
ah tu m’apport’s la pell’
enfin c’est la bonn’ pell’
je la poz’ devant ell’
et puis j’y vais
mais grand-mèr’ me rappell’
que je rest’ auprès d’elle’
à lui tenir l’ombrell’
j’aperçois la dentell’
sur ses cuisses de miel
comm’ si ell’ montait en sell’
elle enfourch’ la pell’
comm’ un balai
si ma femme m’appell’
à cheval sur la pell’
tout là-haut dans le ciel
alors j’y vais
quand ma mèr’ m’ensorcell’
je deviens raphaël
il me pousse des ail’s
et avec ou sans pell’
je la rejoins au ciel
voilà maman
mémé ma bell’
les fill’s chéries
j’y vais
Ce poème est extrait de nique, d’ana tot, qui paraît ces temps-ci aux éditions Louise Bottu. Si je savais, je le chanterais.
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