Demain, c’est la rentrée. Je vais retrouver mes élèves, éternels
6e notamment depuis des années ; je ne vous dirai
pas combien. J’en parle rarement sur ce blog, dévolu à une autre
activité ; en effet il y a la plupart du temps, et je le
déplore, trop peu de relations entre l’enseignement du français
en collège et la littérature contemporaine. Il arrive pourtant que
les deux se croisent, et parfois de façon tout à fait impromptue –
on ne saurait mieux dire. Il s’est ouvert à l’hiver dernier, au
48 rue Sedaine dans le 11e arrondissement de Paris, une
librairie ainsi nommée que j’ai découverte il y a quelques
semaines à l’occasion d’une rencontre en l’honneur du
quarantième anniversaire des belles éditions Verdier. Or voici que
le maître des lieux et hôte de la rencontre me regarde avec
insistance, avec un sourire qui, mais oui, je connais ce visage, mais
bon sang, où donc ? avant de m’appeler « Monsieur
Annocque ». Or s’il arrive parfois qu’un libraire me
reconnaisse, c’est plutôt « Philippe Annocque » qu’il
interpelle. C’est que Jérémie Derny n’avait pas l’habitude de
m’appeler autrement lorsque, dans une autre vie, je fus son
professeur de français en 6e. C’était, avouons-le, il
y a plus de vingt ans, et pourtant je me rappelle parfaitement sa
bonne humeur sans faille et son enthousiasme, que m’avait annoncés
son grand frère que j’avais en classe l’année d’avant –
l’une de ces phrases qui se gravent dans la mémoire d’un
professeur. Cette bonne humeur et cet enthousiasme de Jérémie, il
est pour vous aussi maintenant, si vous passez par la rue Sedaine,
même le soir, par exemple jeudi prochain pour y écouter Sébastien Smirou et Yaël Pachet. Quant à moi, je le remercie de réconcilier
mes deux métiers, et souhaite un bel avenir à l’Impromptu.
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