(Vers Petites nausées 1 et Petites nausées 2)
C’est
plutôt de l’écœurement. Fugitivement, face au bouton (surtout si
je suis obligé de m’en saisir), face à la peinture de Renoir, ce
qui me prend – sans toutefois aboutir –, c’est une envie de
vomir.
Rien
à voir avec le sujet du tableau ! Ce n’est pas dans ce qu’il
représente qu’il faut chercher la source de l’écœurement. Elle
est plutôt dans ce qui fait que l’on reconnaît que c’est un
« Renoir » (d’aucuns diraient la patte, la main, la
manière ; mais je ne crois pas que cela ait à voir avec les
mains).
Pourtant,
si j’y pense, pour le bouton ; contrairement au tableau, ce
qu’il représente compte. Si le bouton, arraché (ou neuf, non
encore cousu ; pour moi, cela revient au même) n’en était
pas un ; si c’était un objet véritablement tout autre ;
surtout, si c’était un produit de la nature : une graine, un
caillou auquel le hasard aurait donné l’apparence approximative
d’un bouton – dans ce cas alors je crois, j’ose penser qu’il
n’y aurait pas chez moi la moindre trace d’écœurement. Je
n’aurais pas besoin de lutter contre, comme je le fais depuis si
longtemps (au point que je suis devenu aujourd’hui en réalité
tout à fait capable – au prix d’un effort prolongé de ma
volonté – de mettre une chemise et d’aller visiter – je dirais
même d’apprécier – une exposition Renoir). Je n’y
penserais pas.
Bien
sûr je m’embrouille. Un bouton ne « représente » pas
au sens où un tableau « représente ». Là n’est pas
sa fonction.
Mais
c’est donc que, dans les deux cas, face au bouton, face au tableau
de Renoir, je suis tenté de penser à quelque chose (quelque chose à
quoi les autres, a priori, ne penseraient pas), que seule la volonté
m’a appris à occulter.
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