J'aime qu'un texte dise plusieurs choses en même temps. Même des
choses en apparence contradictoires. Ou incompatibles. Réalisme
romantique. Pornographie pudique. Histoire d'amour sans amour avec
amour puisque l'amour est une histoire. Et même – car il y a de la
perversion chez l'auteur –, prendre plaisir à mal écrire exprès,
au moins certains passages, pour que ce soit plus vrai.
« Il
y aura donc – en mots, certes, mais quand même – des fellations,
des cunnilingus, des pénétrations. Ce qui ne fait pas du roman de
Philippe Annocque un livre érotique, loin de là. (…). On pourrait
dire que ce roman plus romantique qu'érotique, cette histoire d'un
amour qui n'est pas vraiment réalisé mais fait mal quand même, est
aussi une réflexion sur la littérature, sur sa capacité à
multiplier les mondes » écrit Guillaume Contré dans le
Matricule des
Anges,
numéro de septembre (j'en ai collé une mauvaise photo ici, cliquez donc), et je ne sais pas si j'ai réussi mais c'était exactement mon
ambition, convaincu que la fiction vit sa vie dans la nôtre, quoi
qu'on y fasse. Car sans cette conviction jamais je n'aurais écrit
sur un tel sujet (les rencontres érotiques et /ou amoureuses
virtuelles, pour ceux qui n'auraient pas tout suivi).
« Philippe
Annocque explore ce sujet casse-gueule avec beaucoup de subtilité,
et transforme cette liaison pornographique à distance en une sorte
de réflexion grandeur nature sur le pouvoir performatif du langage
et la puissance de l'imagination. Un roman bref, un peu cru,
addictif, d'une éclatante intelligence », écrit Bernard
Quiriny dans Trois
Couleurs,
la revue du MK2 ; n'en jetez plus, mais si, encore un peu :
« Seule la nuit tombe dans ses bras est
un livre étrange et inquiétant. C’est évidemment voulu. Philippe
Annocque, pour y parvenir, met en place un dispositif
particulièrement malin. On le sent rusé, prompt à manier l’ironie,
à parodier le roman d’amour, à percer l’identité bancale de
cet homme et de cette femme apparemment heureux mais qui n’en
restent pas moins accrochés, dans la grande nuit numérique, à cet
écran bleuté dont ils ne peuvent plus se séparer et qui s’agite
frénétiquement en se zébrant de mots bien réels », cette
fois c'est Jacques Josse sur Remue.net, cliquez pour tout lire.
Inquiéter, émouvoir, faire rire et faire pleurer, émoustiller les
sens et donner à réfléchir ; c'était ma petite ambition. Je
suis content.
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