A supposer qu'on me
demande ce que je suis en train de lire en ce moment, je répondrais
que je viens tout juste de terminer un petit livre de Jacques
Jouet dégoté au récent Marché de la Poésie sur le stand des
Editions Nous, et peut-être alors devineriez-vous qu'il
s'agit de ces Ruminations du potentiel dont vous avez
déjà reconnu ma maladroite tentative d'imiter non pas le style (à
la notion duquel l'auteur, il l'écrit à la page 72, ferait
volontiers la peau à moins qu'on ne le mette au pluriel –
j'abonderais bien dans ce sens si j'en avais le temps), non pas le
style disais-je mais plutôt disons le protocole, à savoir d'initier
comme ici chaque propos par un « à supposer », dont la
définition donnée en quatrième de couverture ne serait plus qu'à
reproduire à la suite : « une phrase unique très
développée, initiée par la formule : « A supposer
que... » », cela si l'auteur avait pensé à rédiger
sous cette forme ladite quatrième, ce qu'il n'a pas fait, très
certainement pour empêcher le commentateur paresseux, il l'est trop
souvent, de se contenter de la recopier, afin évidemment d'éviter
de parler du livre lui-même, moins par crainte de le déflorer mais
que par souci de s'abstenir d'un effort intellectuel hors de saison
en cette fin juin.
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