Hier Didier m'a envoyé
Cyril. Ou plutôt quelques jours auparavant, car Cyril est arrivé
par la poste, Didier étant peut-être l'ami que je vois le moins
souvent, la France est longue à traverser. J'ai donc reçu Cyril
dans ma boîte aux lettres, mais en plein cœur aussi. Car Cyril est
l'ami qu'on a perdu. « Ce texte est destiné à ceux qui ne
t'ont pas connu » écrit l'auteur en post-scriptum, et en effet
j'en suis. Et pourtant. Et pourtant je n'ai pas cessé d'être
accompagné dans cette lecture par un autre ami, à moi, qui lisait
par-dessus mon épaule. Il n'avait rien de commun, tu n'avais rien de
commun avec Cyril, l'ami de Didier, je ne t'ai jamais vu avec un
blouson d'aviateur ni faire de la moto, sauf que quand tu es parti, pour moi aussi les dernières traces de la fin de mon adolescence aussi se sont
effacées.
Merde j'en pleure encore.
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