On m’a donné un nom. Quel événement !
Du mur le noir se détacha. Je suppliai mon père
de venir tout à la fois en le repoussant.
Je me souviens des odeurs. De la force avec laquelle
on m’emportait au-dessus des blés. La terre se retenait
à moi, respirait du vent qui glisse sur mes épaules.
(…)
Longtemps j’ai cru que ton souffle mettrait
le feu à ma chemise.
(…)
Depuis des années je cherche une forme
à ma disparition.
Cet oubli que tu m’as légué : je te ressemble
et tu ressembles à personne.
Pain.
On posa des miroirs
pour que le geste de manger m’en éloigne.
Yves Colley, Liant, Argol, 2010, p. 11, 14, 25.
Je dois reconnaître que le nom d’Yves Colley m’était parfaitement inconnu. En plus de la robe noire d’Argol, c’est la recommandation d’Eugène Savitzkaya qui a attiré mon attention.
Commentaires
Rie que ce château attire.
Commentaire n°1
posté par
Dominique Hasselmann
le 08/12/2010 à 10h05
Assurément : il faut visiter Argol (et lire Savitzkaya).
Réponse de
PhA
le 08/12/2010 à 17h52
Je ne connais pas non plus. Heureusement qu'il reste les "petits" éditeurs pour que la poésie se lise, un peu.
Commentaire n°2
posté par
Dominique Boudou
le 08/12/2010 à 19h12
Certains petits sont grands et Argol est de ceux-là.
Réponse de
PhA
le 08/12/2010 à 20h54
Lire : "Rien que ce château attire".
Commentaire n°3
posté par
Dominique Hasselmann
le 08/12/2010 à 20h49
Toi seul aurait remarqué ce n manquant !
Réponse de
PhA
le 08/12/2010 à 20h58
Vous m'emmerdez, Annocque ; vous le savez, n'est-ce pas ?
Commentaire n°4
posté par
Anna de Sandre
le 09/12/2010 à 22h17
Je ne le sais pas : je l'espère ; et quand je le sais, je respire.
Réponse de
PhA
le 09/12/2010 à 22h30