Michel Arrivé est mort
le 3 avril dernier mais n'a pas dit son dernier mot – lui qui
précisément attribuait à son personnage Adolphe Ripotois cette
formule qui me parle terriblement : « Le mot, c'est la
mort sans en avoir l'R ». En effet je viens d'avoir de ses
nouvelles, tout juste parues aux éditions Black-out sous le titre Elle et lui, lui et elle. Elles sont dix, ses nouvelles, et
ainsi préfacées par sa fille Sylvaine Arrivé qui, dans un louable
souci de clarté, n'hésite pas à les classer dans un genre
jusque-là trop méconnu : la littérature vieillesse, pendant
de la florissante littérature jeunesse : « les auteurs
seraient des vieux, qui mettraient en scène des personnages de
vieux, pour toucher un public de vieux. Les thèmes de prédilection
en seraient la vieillesse, la maladie, et bien entendu, la mort. »
On ne saurait mieux dire : fidèle quant au fond, cette préface
l'est aussi quant au ton ; on y reconnaît déjà celui de
l'auteur de l'homme qui
achetait les rêves et d'Une très vieille petite fille
– on croise d'ailleurs dans ces nouvelles une autre Mme
Briand-Lemercier qui est peut-être la même très vieille petite
fille – littérature jeunesse et littérature vieillesse ne sont
pas si éloignées l'une de l'autre. Entre les nouvelles
s'intercalent des illustrations de Brito, qui a bien saisi le ton,
jugez plutôt, et n'hésitez pas à découvrir le texte.
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