L’épissure
une fois faite, le petit couteau sert à sectionner l’autre bout du
lacet de cuivre ainsi noué. La jambe qui reste est
déviée vers l’intérieur avec inertie. Ce sentiment d’amitié, je ne
l’ai que pour toi. Mais alors là, impérieux, sans boniments. Non c’entra niente de male.
C’est bien à tort qu’on évoque
une offense. Tout l’appareil nerveux est mobilisé, une lumière crue,
des quantités phénoménales d’outils et d’un liquide à l’épouvantable
odeur qui ressemble à du sérum. Il suffit de rapprocher
ces deux mots : les lentes et les succulentes. Je
devrais parler au passé : le ciel énorme, l’étendue des pertes, le choix
du terme le plus approprié pour désigner
l’heure et le lieu, etc. L’haleine fétide et lourde du porc avant la
fin, ou le gibier qu’un chasseur moins sourcilleux va lever près des
champs d’épandage. Ah, cueilleur de lierre ! C’est
la minute où surgit le chien à trois pattes, chien borgne, chien
sans nom, chien de tous les diables, chien souverain dans sa laideur, le
poil dressé, plein de vers et de goudron. Les ruines sont
photographiées cent fois par jour. Ne lui répondez pas, il vous
taquine. Mais regarde-toi, ta tête, on dirait que tu as enfilé une
cagoule translucide!
Dominique Quélen, Loque (une
élégie), Fissile, 2009, p. 32-33.
Un article de Dominique Dussidour sur Remue.net et une interview de l’auteur par Jérôme Goude dans le Matricule des Anges.
Commentaires
" chien souverain dans sa laideur ", accomplissement du distordu, perfection du chaotique.
Commentaire n°1
posté par
Gilbert Pinna
le 06/07/2011 à 21h23
Il mérite un dessin.
Réponse de
PhA
le 08/07/2011 à 00h03
...irreprésentable.
Commentaire n°2
posté par
Gilbert Pinna
le 08/07/2011 à 07h15
Tant pis !
Réponse de
PhA
le 08/07/2011 à 17h18