mardi 21 janvier 2020

L'arbre de Joël


Écrire la vie d’un homme qui écrit la vie d’un homme.
Écrire la vie d’un homme qui voudrait vivre la vie d’un homme mais qui, par lucidité, par humilité, y renonce et l’écrit.
Le nouveau roman de Joël Baqué se présente comme une vie de Théodoret de Cyr, biographe de Syméon. La biographie d’un biographe. Hagiographe même puisque Syméon est saint.
Théodoret dit je et son nom n’apparaît presque jamais. Théodoret s’efface. C’est une autre façon, plus humble encore de s’effacer, puisqu’elle se fonde sur sa propre faiblesse, que de s’effacer au désert comme, à l’exemple de Syméon, il est tenté de le faire.
Bien sûr, écrivant moi-même ce billet sur le livre d’un écrivain écrivant sur un autre, je ne peux m’empêcher de penser que la littérature, cette chose vers quoi l’on tend en sachant ne pouvoir l’atteindre pleinement, est au cœur même du sujet.
L’arbre d’obéissance, de Joël Baqué, est paru à la rentrée dernière aux éditions POL.



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