On s'interroge sur le
sens des mots et les mots à leur tour nous interrogent sur ce que
nous en faisons. Ainsi du verbe diffamer et de sa famille
diffamatoire et diffamation. Je lis sur un site
jurifiable (c'est son nom) que la diffamation « est une
infraction pénale passible de lourdes amendes – en particulier
lorsque les propos diffamatoires sont proférés de manière
publique » ainsi que la définition juridique suivante « La
diffamation est une notion juridique qui désigne le fait de
tenir des propos attentatoires à l’honneur et à la dignité d’une
personne de manière intentionnelle », ce qui est assez
conforme à la définition du lexicographe, puisque le TLF me
confirme que diffamer consiste à « chercher à porter
atteinte à la réputation ou à l'honneur de quelqu'un par des
écrits ou des paroles ».
Très honnêtement si
j'avais lu ces définitions sans idée préalable, rien là-dedans ne
m'aurait choqué. Mais il se trouve que j'avais à l'esprit la
question du mensonge, et qu'il me semblait qu'il y avait
nécessairement, dans la diffamation, du mensonge. Vous
remarquerez que non. Si vous dites la vérité sur une personne mais
que cette vérité est attentatoire à son honneur et à sa dignité,
ça relève quand même de la diffamation. N'allez pas signaler à la
police votre voisin dont vous savez très bien qu'il bat femme et
enfants dès lors qu'il a un peu bu : même vrai ça pourrait
rester de la diffamation. Mais à regarder nos puissants on comprend
qu'un tel flou puisse être utile.
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