mercredi 26 juin 2024

Pour l’anniversaire de l’héroïne des Singes rouges

Aujourd’hui, je suis allé embrasser l’héroïne des Singes rouges, puisque c’est ma mère et que c’était son anniversaire. (Les Singes rouges, c’est donc un livre, mon dernier paru chez Quidam, en 2020, une semaine avant le confinement, avec les conséquences que l’on devine). Alors j’ai envie de partager ce souvenir-ci, qui est précisément celui de son anniversaire, le quatrième, au début des années 30, à Régina, au bord de l’Approuague, en Guyane.


Recevoir un cadeau


Puis ils sont partis pour Régina, dans la brousse.

Régina, c’était la brousse. Il lui a toujours entendu dire ça : la brousse. C’était la brousse et ça s’appelait Régina.


Pour lui, Régina aussi est le nom de l’enfance de sa mère.


C’est là qu’elle a eu quatre ans.

Les autres souvenirs, racontés jusque là, ce sont des souvenirs d’avant quatre ans. Dans la famille, on se souvient même de la toute petite enfance.


Ce jour-là, le jour de ses quatre ans, elle a reçu une poupée en porcelaine. C’est sa marraine qui la lui avait envoyée par la poste, par bateau, depuis la Martinique.

La boîte dans laquelle elle était rangée représentait son armoire. Il y avait tout son trousseau.

Quand elle l’a eue dans les mains, elle était si belle, elle était si belle, elle était si belle qu’elle l’a laissée tomber. Elle s’est cassée. Elle était en porcelaine. C’est le premier joli cadeau dont elle se souvienne.





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