Et dans ma chambre aussi,
ailleurs aussi, quelle qu’en ait été l’époque, j’ai toujours voulu dire ma
langue, cette chose âpre et sèche qui réclame toujours un peu plus de liquide
sinon à enfler dans ma bouche et à tenir toute la place dans mes bronches. Serpent
qui me revient et qui mord désormais quand je ne le noie pas de vin ou d’alcool.
Serpent d’estomac, nourri des restes du côlon, qu’en sais-je, et quelle
importance cela a-t-il d’ailleurs, sinon à signifier que j’attends ma dose de
pluie, bouche ouverte, et que de radioactivité elle se remplisse, qu’elle racle
la colère, y mette le fuir jusqu’à devenir indépendante d’elle-même, de moi.
Catherine Ysmal, A
vous tous, je rends la couronne, Quidam, 2014, p. 16-17.
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