Le 22 août 1917 Mes chers parents
1917, je lis bien. Le désordre dans
le paquet n’est que relatif. Les premières cartes, cette douzaine de cartes que
je viens de recopier, s’étaient glissées après la carte du 17 août 1917, à
laquelle celle-ci fait suite. Je dirais bien que ce sont les dernières cartes –
mais non, bien sûr.
Je n’ai reçu que très peu de
courrier ces jours-ci. La cause en est sans doute à la fermeture de la
frontière suisse. Il me semble bien
que je lis « suisse ». J’ai reçu la carte de papa du 4
août, la lettre de maman du 5 et la carte de Louis du 6. J’ai été très heureux
de recevoir la carte de (je
n’arrive pas à lire) il est bien gentil de m’avoir écrit un petit
mot (trop petit peut-être !) et je l’en remercie bien. Il doit parler de son frère Louis.
J’ai reçu un colis, le n°13, c’était le dernier colis de la 1ère série, aussi
était-il complètement moisi, mais j’espère que le prochain envoi sera bon car
beaucoup de camarades en reçoivent de cette façon et il arrive en bon état. Si
je lis bien. Maman a eu une bonne idée d’en envoyer (je n’arrive pas à lire) et sera le bienvenu car il
y a déjà quelque temps que je n’ai plus de gâteaux. J’espère que les autres
denrées vont également suivre bientôt. Il n’y a pas grand-chose de neuf en ce
moment, je travaille un peu moins ces jours-ci, je me repose (je n’arrive pas à lire) pas tout
à fait dans mon assiette. L’estomac n’est pas toujours très sage. Voilà : c’est à ce manque de sagesse de
l’estomac que je dois de n’avoir jamais connu mon grand-père, à quelque trente-cinq
années près. Le temps n’est plus très beau en ce moment, il pleut
assez souvent. Mais comme le sol est très perméable, il est sec tout de suite et
on peut continuer aussitôt ses occupations dehors. Je vous quitte mes chers
parents en vous embrassant bien fort tous les 4 ainsi que toute la famille.
Votre fils qui vs aime de tt son cœur. Edmond
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