Très belle soirée hier soir à la
librairie Atout Livre qui organisait une rencontre avec Eugène
Savitzkaya, lequel vient de faire paraître aux éditions de Minuit Fraudeur,
rappelez-vous, et A la cyprine, que je me suis offert pour
l’occasion ; car évidemment je manque de lectures. Formidable lecteur, et
formidable présence de cet auteur que je ne connaissais jusque-là que par
écrit, et dont le discours oral, très digressif (chaque sujet en convoquant un
autre), n’est pas sans rappeler la composition délibérément non chronologique
de ses romans, lesquels sont moins des récits que des polyptiques. Les mots me
manquent, me disais-je en écrivant le précédent billet savitzkayen, à chaque
fois que je cherche à dire combien et surtout pourquoi j’aime cet auteur ;
c’est sans doute pourquoi j’ai été si frappé par sa propre façon d’assumer à
l’oral son incapacité à dire ce qu’il voudrait mais d’une façon telle –
accompagnée d’un geste éloquent – qu’on croirait le voir attraper comme un
pêcheur les mots mêmes de ceux qui sont venus l’écouter. Fraudeur
toutefois, le titre de l’un de ses deux livres juste parus, nous a valu un bel
éloge du mensonge en guise de réponse (ou de non-réponse) à la question sur la
matière autobiographique de l’œuvre – et égoïstement m’a ramené au travail qui
m’occupe à l’instant : la correction des épreuves d’un livre à paraître
qui prétend notamment rassembler mes mémoires (mais lesquels ?).
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