Facebook est le lieu de
l'ambiguïté, notamment pour qui s'y est inscrit pour des raisons
d'abord autopromotionnelles. La pratique de la littérature telle que
je la conçois repose sur une telle nécessité de l'effacement de
soi que je peine à dire « je » et paradoxalement je le
fais, et voici qu'en circonstance aggravante je le fais sur le lieu a
priori dédié à l'exposition de soi-même. Mais qui donc est ce
« je » qui ici s'exprime sinon le malin que j'y fais ?
Car l'auteur qui se montre forcément fait son malin et son malin
n'est qu'un double plutôt dégradé de lui-même. Heureusement que
faire le malin est idiot, et que j'aime l'idiotie dans tout ce
qu'elle a d'humain. Ce « je » n'est qu'un jeu (de mots
éculé) qui joue avec d'autres jeux derrière lesquels se cachent
d'autres « je » qui se montrent moins que parfois leur
photo de profil n'ont l'air de le faire : être sur Facebook
reste possible et possiblement un plaisir parce et tant que personne
n'est dupe.
vendredi 29 septembre 2017
lundi 25 septembre 2017
25 ans d'Attente
Demain soir à la Maison
de la Poésie de Paris, les éditions de l'Attente fêtent leurs
vingt-cinq ans ! Il y aura bien sûr les éditeurs et trois de
leurs auteurs et si vous venez vous aurez droit à un peu de Mémoires des failles susurré dans le creux de l'oreille par l'auteur
desdites failles, me suis-je laissé dire. Tout le détail de la soirée est ici.
mercredi 20 septembre 2017
Elise et Lise et d'autres Quidam à Belfort
Les vendredis se suivent
et se ressemblent comme se ressemblent Elise et Lise : vraiment
et pas du tout. Après-demain c'est à Belfort que les libraires du
Chat Borgne (36 faubourg de Montbéliard à Belfort) me font le
plaisir de m'accueillir pour parler d'Elise et Lise et de
quelques autres Quidam, y compris parmi ceux que je n'ai pas commis.
Elles seront là elles-mêmes d'ailleurs, à ce que dit la rumeur ;
venez donc vérifier par vous-mêmes !
mercredi 13 septembre 2017
Annocque à la Lanterne
Vendredi 15 septembre à
20h45, La Lanterne, pôle culturel de Rambouillet, 5 rue Gautherin,
me fait le plaisir de m'inviter pour un entretien animé par Gérald Roubaud autour de mon travail d'auteur. Christophe Brault lira des extraits choisis par ses soins et rien que pour ça il faut venir !
(Et on pourra aussi se procurer les livres.)
lundi 11 septembre 2017
le nom des lespédèzes
La rosée blanche
ne tombe pas des
lespédèzes
ondulant au vent
Car j'aime retrouver à l'autre bout du
monde le nom des lespédèzes qui vont bientôt fleurir dans mon
jardin.
dimanche 10 septembre 2017
Black Bassmann
« Le public avait
boudé. Parler de bouderie était un euphémisme. Le premier soir,
alors que le monologue avait déjà débuté, trois grands brûlés
s'étaient affalés sur les sièges du dernier rang, peut-être ayant
cru que l'édifice dans lequel ils venaient de pénétrer, et qui
étaient un des seuls à tenir encore debout dans la ville, avait une
vocation médicale. Sans avoir eu le temps de mesurer l'ampleur de
leur méprise, ils avaient émis quelques râles, puis ils avaient
observé un silence quasi sépulcral. Sous l'unique lampe, à l'autre
bout du dépôt, un homme censé représenter l'ensemble des victimes
de la consternante crapulerie humaine, vêtu de lambeaux et portant
justement un masque de grand brûlé, déversait en direction de son
comparse sa longue amertume, sa désespérance et sa philosophie du
vide. Ce soir-là, Gavadjiyev avait entendu l'entrée et
l'installation de ces trois spectateurs, et, durant toute la durée
de la représentation, il avait spéculé avec plaisir sur les effets
du bouche-à-oreille qui ne manquerait pas d'attirer bientôt vers le
théâtre de nouveaux amateurs. Il avait apprécié le fait que ces
trois hommes fussent restés sans bouger, faisant preuve d'une belle
qualité d'écoute. Toutefois, à la fin de la séance, il avait été
un peu refroidi par l'absence d'applaudissements, et, une fois les
lampes de la salle rallumées, il avait dû accepter la réalité :
le public n'avait pas survécu. »
C'est un extrait de Black Village, de Lutz Bassmann, qui vient de paraître chez Verdier.
Si vous n'êtes pas encore familier de l'humour du désastre, en
voici un bel exemple. Malgré la couleur du village, rien à voir
avec l'humour noir : les livres de Bassmann sont tous pleins
d'une tendresse désespérée pour l'humanité – et même un peu
au-delà de l'humanité. Eh bien sûr un peu au-delà de l'au-delà.
Bassmann n'étant pas
présent dans ce monde, la librairie Charybde a invité jeudi dernier
son porte-parole Antoine Volodine. Vous avez peut-être raté ça. La
vie est injuste. Mais il y aura sans doute un enregistrement.
mardi 5 septembre 2017
Elise et Lise en été
Et donc cet été Elise et Lise ont fait l'objet d'un bel article d'Alain Nicolas dans l'Humanité.fr, qui voit leur auteur comme un "virtuose de la désorientation", c'est ici ; et sur le blog l'avis textuel de Marie M qui me considère comme un "magicien des mots et des histoires, un diabolique conteur, c'est là.
lundi 4 septembre 2017
Bienvenue sur Terre
On voit les choses de là
où l'on se trouve. En vadrouillant sur le Net je tombe sur un article de Purepeople (ça ne s'invente pas un titre pareil) où je
lis que, enfin non je vous le recopie, c'est plus simple :
« Il y a quelques
jours, Éric Naulleau a publiquement critiqué le
recrutement de Christine Angot dans On n'est pas couché. Auprès
de Paul Wermus pour VSD, le polémiste a déclaré : "Est-ce
qu'une romancière parmi les plus médiocres de ces dernières années
fera une bonne critique ?"
Samedi 2 septembre,
quelques heures avant la grande première de l'écrivain de 58 ans
dans ONPC, Laurent Ruquier a pris sa défense dans
l'émission On refait la télé sur RTL. Et il n'y est
pas allé de main morte avec son ex-collègue.
"Éric Naulleau a
été un très bon chroniqueur mais, que je sache, il n'a pas pour
l'instant vendu beaucoup de livres", a tout d'abord déclaré
l'animateur avant de préciser que son ancien collaborateur a "mal
digéré" son départ du programme après quatre ans d'antenne.
Puis, Laurent Ruquier a
tenu à rappeler que c'est un peu grâce à lui si Éric Naulleau
s'est fait un nom : "Je pense avoir aidé à le faire connaître,
je ne suis pas sûr qu'on le connaissait beaucoup avant. Donc je
pense qu'il pourrait au moins avoir ce petit souvenir et se dire,
'Allez, je laisse tranquille ceux qui me succèdent à ma place.' Ce
serait élégant de sa part." Le message est clair ! »
Ce genre d'article me
fascine, j'avoue. Je dois vivre sur une autre planète. Une planète
où vendre « beaucoup de livres » ne fait pas un
écrivain. Une planète où « se faire un nom » n'est
tellement pas la priorité que personnellement j'ai connu Naulleau
avant Ruquier, comme chroniqueur au Matricule des Anges et surtout
par sa maison d'édition L'Esprit des Péninsules. C'est parce que je
l'ai vu par hasard à la télé que parfois, je l'avoue, j'ai regardé
cette émission, On n'est pas couché, et que j'ai mis un
visage sur le nom de Laurent Ruquier. Et si vous voulez savoir ce que
j'en pense, eh bien l'Esprit des Péninsules, c'était bien.
vendredi 1 septembre 2017
Les hommes manquent mais heureusement le livre est pauvre.
Et pourquoi pas une
rentrée littéraire plastique ? A l'opposé de la
marchandisation de la littérature et de son apogée saisonnier,
voici qu'avec Philippe Agostini je me livre à la pratique du livre
pauvre. Il y en a quatre conçus et peints par ses soins et écrits
par les miens qui sont en fait chacun un exemplaire unique, et dont
aucun ne dit exactement la même chose, sauf l'essentiel, à savoir
que
les hommes manquent.
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